Le conflit qui oppose le Conseil des lycées d?Alger au ministère depuis l?année écoulée ne fait que s'amplifier. Les enseignants ne cachent plus leur déception et leur colère. Différents syndicats, qui n?ont pas été forcément solidaires avec ce mouvement, ont, à moult reprises, soulevé les mêmes revendications socioprofessionnelles chaque fois que l?occasion se présentait. La corporation diverge et les représentants des instituteurs sont loin de «se coaliser». En effet, la Fédération nationale des travailleurs de l?éducation (Fnte) a appelé, l?année dernière, à une grève nationale de trois jours (les 17, 18, 19 février), un débrayage qui, faut-il le rappeler, a paralysé tous les établissements scolaires du pays, poussé le ministère à faire quelques concessions, dont l?augmentation des indemnités et l?intégration de certaines maladies professionnelles... Pour ce syndicat, les débrayages organisés par le CLA sont un «carnaval», et ne peuvent pas répondre réellement aux préoccupations des travailleurs. Le 5 octobre dernier, l?Union nationale des personnels de l?éducation et de la formation (Unpef) a organisé un rassemblement devant le Palais du gouvernement pour protester contre les conditions d?exercice et crier l?exclusion de la corporation des nouvelles réformes apportées sur le système éducatif. L?Unpef soutient les revendications du CLA, qui sont celles de tous les travailleurs, mais elle atteste que les leaders du mouvement préfèrent agir en «solo» et ne veulent pas associer les autres syndicats. Par ailleurs, les autres associations, à savoir le Syndicat national des travailleurs de l?éducation et de la formation (Satef) et le Syndicat national des travailleurs de l?éducation (Snte) affichent des positions relativement timides et floues. Quant aux associations des parents d?élèves, en l?occurrence la Fédération nationale des associations des parents d?élèves (Fnape) et l?Association des parents d?élèves (APE), elles ont exprimé dès le début une opposition farouche à tous les mouvements de protestation des différents syndicats, en accusant ces derniers de prendre les élèves en otages et de tenter de faire du chantage aux autorités au détriment des enfants. Pourtant, cette protestation qui semble viser un seul objectif diverge dans le fond, car les différents représentants des enseignants refusent de reserrer les rangs et d?agir d?une manière unifiée, ce qui semble arranger la tutelle, qui négocie les revendications en aparté avec chaque syndicat.