une journée de protestation s'inscrit a contrario des lois de la République. Dans une déclaration parvenue hier à notre rédaction, le Conseil national des enseignants supérieurs (Cnes) a rendu publique à travers sa section relevant de la faculté Usthb, une motion de soutien et de solidarité avec les sept syndicalistes mis sous contrôle judiciaire depuis le 1er mars dernier. Cet état de fait s'apparente, aux yeux des rédacteurs du communiqué Cnes-Usthb, à une action de «répression» exercée par les pouvoirs publics sur les syndicats autonomes. «Il est clair aujourd'hui que le pouvoir a décidé de remettre en cause les libertés syndicales (notamment le droit de grève) et le pluralisme syndical en Algérie, afin de faire passer par la force ses réformes néolibérales, dictées par l'accord d'association avec l'UE, la Banque mondiale, le FMI et l'OMC», a-t-on mentionné noir sur blanc. Cependant, il y a lieu de rappeler que les sept syndicalistes du Cnapest (syndicats autonomes des enseignants du secondaire et technique) avec qui la section Cnes-Usthb se dit solidaire, ont fait l'objet d'une plainte déposée par le ministère de l'Education après l'appel de leur syndicat respectif à une journée de protestation le 1er mars dernier. Ainsi, si la tutelle de l'éducation a eu recours à l'institution judiciaire pour empêcher un mouvement de protestation «aux retombées néfastes» sur le suivi scolaire des élèves, cela, faut-il le dire, est loin de ressembler à une mesure d'austérité de la part de ce ministère à l'égard du Cnapest. Ce dernier, étant jusque-là non reconnu, il semble évident que son appel a une journée de protestation s'inscrit a contrario des lois de la République. Le reste, c'est à la justice de trancher. L'institution judiciaire est -théoriquement - souveraine. Elle est la seule habilitée à situer les responsabilités dans l'affaire opposant le Cnapest au département que dirige M.Boubekeur Benbouzid. Tout comme elle est apte à trancher dans le conflit opposant le gouvernement et le syndicat Snpsp après un dépôt de plainte émanant de ce syndicat. Toujours est-il que la section Cnes-Usthb exprime dans son communiqué «sa solidarité militante avec le syndicat Cnapest et l'assure de son soutien permanent dans son combat pour la satisfaction des revendications socioprofessionnelles des enseignants du secondaire». La même section appelle également le bureau d'Alger du Cnapest et du CLA à une réunion de travail urgente afin, indique-t-on, «d'organiser une riposte commune sur le terrain pour défendre les libertés syndicales». Quant à l'application «par la force» des réformes engagées par l'Algérie, telles que décriées par la section Cnes-Usthb, ce syndicat s'est abstenu d'apporter le moindre argument en vue de justifier cette prise de position.