Phénomène n Dans ce secteur comme dans d'autres de la Fonction publique, l'absentéisme est une plaie qui ronge l'économie nationale. Pour s'assurer du bon fonctionnement des centres et salles de soins, le directeur de la santé, de la population et de la réforme hospitalière de la wilaya de Tizi Ouzou s'est engagé à faire des visites inopinées pour vérifier si les horaires de travail sont respectés par le personnel. Une décision qui a été prise, mercredi, par le premier responsable du secteur à la suite de nombreuses plaintes émanant des comités de villages quant à la non-disponibilité, voire l'absence de personnel médical et paramédical au niveau de certaines structures sanitaires de proximité. Pour la polyclinique d'Aït Oumalou, par exemple, le personnel «commence son travail à 9h pour le terminer vers 15h et les permanences de nuit ne sont jamais assurées», ont dénoncé les représentants des comités de villages de la localité. Un citoyen de la région a même affirmé avoir lui-même transporté sur son tracteur jusqu'à Taboukert une personne qui avait une fracture de la jambe. «Comme il n'y avait personnel pour la soigner sur place, il a fallu l'évacuer vers le CHU de Tizi Ouzou. De Taboukert, un fourgon de transport de voyageurs a fait le reste du trajet», témoigne-t-il. Le président de l'APC d'Aït Oumalou a, lui aussi, dénoncé cet état de fait et fait remarquer l'indisponibilité du personnel. Pour sa part, le wali s'est dit outré par cette situation, déclarant qu'«il faut être intransigeant en matière de santé». Tout en félicitant le maire de ladite commune pour le suivi du fonctionnement de la polyclinique, il manifestera son souhait de voir les autres présidents d'APC veiller au bon fonctionnement non seulement des établissements sanitaires, mais de toutes les autres institutions des services publics. Un contrôle qui doit se faire dans le cadre du comité technique et qui permettra aux maires d'appliquer les sanctions qui s'imposent au personnel défaillant. «Pourquoi sommes-nous en train de réaliser des salles de soins si elles ne sont pas ouvertes et médicalisées ?', s'est interrogé le wali, qui a constaté que cette situation a engendré un phénomène de débordement du centre hospitalo-universitaire de Tizi Ouzou qui reçoit des malades pour des soins qui auraient pu être pris en charge au niveau des structures de proximité. De ce fait, «le CHU, qui est un lieu de recherche, est détourné de sa vocation première», a-t-il encore déploré. Notons, par ailleurs, que le directeur de la santé s'est engagé à doter la polyclinique d'Aït Oumalou d'une ambulance et à demander des postes supplémentaires afin de créer un point de garde au niveau de cette structure.