Déplorant l'incident survenu récemment à l'hôpital de Ouargla au cours duquel il y a eu confusion entre les bouteilles de gaz et afin d'éviter ce genre d'erreurs fatales, le ministre de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière, M. Saïd Barkat, a souligné la nécessité de recourir à l'importation de gaz à usage médical. Présidant, jeudi dernier, une rencontre avec les directeurs de wilaya de la santé et les gestionnaires des établissements hospitaliers, il a ainsi indiqué que les structures hospitalières dépendent de la seule entreprise qui les approvisionne. D'où son insistance pour le recours à l'importation de gaz à usage médical auprès d'autres entreprises. Le premier responsable du secteur a affirmé que «la seule entreprise industrielle étrangère à travers tout le territoire national qui approvisionne les établissements hospitaliers en cette matière était la propriété d'un opérateur privé et que le ministère de la Santé comptait parmi sa clientèle». «Depuis sa vente à une société allemande, celle-ci tente de mettre les structures hospitalières dans une situation difficile», a tenu à préciser le ministre, qui s'est toutefois engagé à «récupérer et à nationaliser de nouveau cette entreprise afin d'éviter les coupures d'approvisionnement en gaz à usage médical». D'ailleurs, pour éviter toute confusion entre les bouteilles de gaz, le ministre a donné instruction aux gestionnaires de ces établissements de prendre des mesures appropriées pour différencier entre les robinets de distribution de gaz à usage médical en confiant la gestion au pharmacien de l'hôpital. Le ministre a, à cette occasion, annoncé la création d'un service spécial pour la pharmacie de l'hôpital, afin d'éviter un incident du même genre. L'autre volet abordé par le ministre concerne l'adoption des contrats de performance pour les chefs de services des établissements hospitaliers qui est devenue selon lui une «nécessité». S'exprimant à l'issue de cette réunion, le ministre a fait savoir que le système de contractualisation avec la Caisse nationale de sécurité sociale impose une contractualisation externe et interne, à savoir des contrats de performance pour garantir un bon rendement au niveau de ces établissements. Il a évoqué, dans ce contexte, le recours à la sanction des chefs de service lesquels, précisera-t-il, «ne respectent pas leurs horaires ou s'absentent». Plus loin, le premier responsable du secteur a soulevé plusieurs autres questions qui entravent le bon fonctionnement de ces établissements, notamment le comportement des corps médical et paramédical, tout en insistant sur la nécessité de «respecter le patient et ses proches». Il a également appelé à l'humanisation du secteur et à l'amélioration des prestations, en annonçant, à ce propos, la formation de médecins psychologues et sociologues qui auront pour mission de suivre le comportement du personnel médical. Au volet infrastructures, Barkat a en outre affirmé que le secteur s'est doté de centres de médecine du travail, au nombre de 102, dont certains relèvent d'entreprises dissoutes et d'autres en cours de dissolution. Le secteur de la santé, a encore précisé le ministre, s'est équipé de salles de soins au niveau des quartiers, outre des emplois au profit des médecins et du corps para-médical afin d'éviter les déplacements vers les centres hospitalo-universitaires. Au sujet de la réouverture de salles de soins de proximité abandonnées depuis peu et la création de nouvelles salles, le ministre a indiqué que la capitale a bénéficié de 120 salles équipées de matériel de premiers soins. Il a, par ailleurs, critiqué les gestionnaires en ce qui concerne les bureaux d'admission, promettant une réorganisation en vue d'une meilleure gestion. Pour la formation du personnel paramédical, il a exhorté les gestionnaires à ouvrir un centre de formation et des annexes afin que le secteur puisse assurer une bonne couverture à l'avenir. Quant à la récente décision du gouvernement d'interdire l'importation de médicaments produits localement, le ministre de la Santé s'est dit satisfait, en faisant, dans ce sillage, remarquer que la facture restera inchangée pendant un temps car les médicaments adaptés au cancer et aux maladies orphelines sont coûteux à l'échelle mondiale. S'agissant du départ de médecins spécialistes vers le secteur privé, il a proposé de fixer le service civil à dix ans, appelant au respect des règles d'hygiène dans les hôpitaux. N. B.