Malek Bennabi est né en 1905 à Constantine. Il a grandi à Tébessa où son père avait été nommé khodja à la commune mixte, à sa sortie de la médersa de Constantine. Le fils est passé également par cet établissement qui destinait à la magistrature musulmane et à l'enseignement de l'Islam. Après avoir exercé comme adel (auxiliaire dans la magistrature musulmane) à Aflou et à Châteaudun du Rhumel, Bennabi se rend en 1930 à Paris où il décide de faire des études d'ingénieur à l'Ecole spéciale de mécanique et d'électricité. Il fréquente l'Union chrétienne des jeunes gens de Paris de la rue Trévise (Paris 9e) qui organisait régulièrement des débats religieux, philosophiques et politiques. En 1932, il est élu secrétaire général de l'Aemnaf où il défend les thèses de l'Islah et de l'unité maghrébine. Il est soutenu par son ami et maître Hamouda Bensaï (1902 – 1999), qui l'avait précédé à la médersa de Constantine et préparait un mémoire sur Ghazali à la Sorbonne où il était lié avec Louis Massignon. C'est sous son influence que Bennabi s'est orienté vers les études sur l'islam. L'élève-ingénieur a fait partie également de l'association de l'Unité arabe lancée par des étudiants orientaux proches de l'émir Chakib Arslane. En 1937, il est à la tête du Cercle culturel du congrès musulman algérien, ouvert à Marseille par un groupe d'Algériens, dont Si Talmoudi, un ancien combattant de la Première Guerre mondiale. (à suivre...)