Traditions n Le potage de légumes appelé h'sa, parfois un plat de dattes séchées et moulues ainsi que le traditionnel thé constituent le menu de la rupture du jeûne. Les différentes fêtes et veillées initiées durant le ramadan par les habitants de la région de Tamanrasset traduisent quelques facettes du patrimoine socioculturel et religieux cher aux habitants de l'Ahaggar. Symbolisant chez certaines familles algériennes l'abondance et synonyme de concours d'art culinaire et d'«envies», ce mois de piété est perçu par les familles targuies du Hoggar comme une période d'austérité et de sobriété, si ce n'est la revivification et la réhabilitation de certains us de la cuisine traditionnelle. Dans ce cadre, les femmes préparent la table du f'tour en la garnissant de plats purement traditionnels. Cette coutume revient à chaque mois sacré. Le potage de légumes appelé h'sa, et parfois un plat de dattes séchées et moulues, ainsi que le traditionnel thé constituent le menu de la rupture du jeûne. Après le f'tour, les hommes se rendent à la mosquée pour les prières surérogatoires (taraouih), alors que les femmes se rendent visite pendant ce temps, selon un planning tracé parfois avant le ramadan. Plus tard, au retour des hommes de la mosquée, les familles se remettent à table pour savourer le couscous à la viande et s'offrir une soirée à la belle étoile en sirotant du thé. Outre les veillées religieuses, ces soirées de ramadan sont aussi l'occasion de faire revivre les chorales mixtes musicales et de danses folkloriques du tindi et de l'imzad, genres musicaux locaux regroupant les membres de la famille et les invités. Autour d'un feu, écoutant les mélodies de tazemart (une flûte connue dans la région), les targuies du Hoggar passent les nuits du ramadan en parfaite synergie avec la nature, jusqu'au moment du s'hour qui réunit la famille autour d'un autre couscous, avant de prendre un peu de repos et entamer une autre journée du ramadan à travailler.