Vécu Les veillées du ramadan donnent des couleurs à la paisible ville des Zianides. La ville de Tlemcen connaît, au cours des soirées de ce début du mois sacré, une animation nocturne particulière laquelle profite, après une rude journée de jeûne et de labeur, aux citoyens de tous âges et sexes. A l'appel d'el-adhan annonçant la rupture du jeûne, les artères de la ville de Tlemcen se vident, désertes ; c?est l?heure où les familles se réunissent autour de la meïda, la table du f'tour, généralement bien garnie de plats spécialement préparés pour le menu du ramadan. Aussitôt le f'tour terminé, les rues sont immédiatement envahies par les «veilleurs» en quête de loisirs et de divertissements. La ville, qui vit au rythme de ce mois de jeûne, devient, l'espace de quelques heures, une grande place éclairée, enregistrant une affluence des grands jours. Plusieurs rues sont fermées à la circulation et deviennent piétonnes pour permettre aux passants de savourer quelques moments de plaisir, de circuler librement en se rendant aux mosquées pour l'accomplissement des prières de tarawih et suivre les prêches religieux. Dans certaines mosquées, les fidèles prolongent les veillées de ramadan par l'accomplissement des prières du dhikr jusqu'à l'aube. Certains préfèrent, une fois les prières terminées, passer un moment de bon temps en compagnie d?amis, à siroter un café ou un thé à la menthe, tout en devisant sur les évènements de la journée et le quotidien du marché et du travail. Une fois l'activité spirituelle accomplie, d?autres préfèrent passer leur soirée dans les salles de spectacles où ils assistent aux représentations musicales qui sont animées tout au long de ce mois par les associations culturelles. A l'occasion, le Club du jeune Algérien, qui célèbre le premier centenaire de sa création, organise des galas de musique traditionnelle et des conférences sur divers thèmes culturels. Pour les familles, ce mois est synonyme de piété et de convivialité, et au cours duquel se raffermissent les liens de parenté à travers la multiplication des visites et la célébration de certaines fêtes en famille, comme par exemple la communion des enfants avec le jeûne. Jadis, les grand-mères mettaient à profit ces soirées en famille pour initier leur progéniture à la préparation de certains mets faits à base de pâtes traditionnelles telles la m'katfa et tarichta indispensables pour la h'rira, soupe très prisée à Tlemcen et dans toute la région ouest du pays. Les ménagères, dès l'entame de la deuxième quinzaine du ramadan, s'attellent à la préparation des gâteaux traditionnels de l'Aïd comme el-makrout et el-griouache, entre autres douceurs.