Traditions n En ce mois de ramadan, la population targuie d'Illizi réaffirme son attachement sans faille aux us et coutumes de ses ancêtres. Pour agrémenter les soirées, en ce mois de jeûne allègrement attendu, la population targuie de la région d'Illizi puise le meilleur du patrimoine culturel et religieux. En effet, les préparatifs activement menés pour accueillir «l'hôte» redessinent les facettes d'anciennes traditions, en communion avec le monde musulman, qui se résument en le respect et le sacré que les Touareg vouent à ce mois béni. Cheikh Alouani Baba, un notable touareg, rappelle que la population targuie s'attelle, en prévision de ce mois sacré, à la préparation minutieuse de cet «invité annuel», outre les activités d'hygiène et la décoration des tentes, le déplacement vers les centres urbains les plus proches pour s'approvisionner en denrées alimentaires essentielles à la préparation du f'tour notamment. Le cheikh a indiqué que les dattes sèches, les pâtes, la semoule et le lait, constituent, en dépit de la flambée des prix affichés quelques jours avant ce mois sacré, l'approvisionnement nécessaire pour cette période de jeûne que d'aucuns qualifient de «mois de la baraka, de l'abondance et de la ferveur». Une autre valeur chez les Touareg est l'accueil chaleureux réservé aux nomades qui n'épargnent aucun effort pour donner toute sa place à ce mois sacré à travers l'immolation de moutons, qualifiée «de sacrifice de bonne augure pour ce mois du Saint Coran». Cheikh Alouani ajoute que la meïda du f'tour est garnie de dattes, de lait et de potage destinés à rompre le jeûne. De retour de la prière des Taraouih les familles s'attablent comme à l'accoutumée pour déguster un couscous garni de keddid (viande séchée). Une fois le dîner terminé, les hommes se réunissent autour d'un thé avant de psalmodier des chants religieux, connus sous le nom de Khoumaïssa, faisant l'éloge de l'islam et du Prophète Mohammed (Qsssl) et récitent le Saint Coran. Les femmes, quant à elles, vaquent à leurs tâches ménagères. Des visites et réunions conviviales entre familles et amis traitant différents sujets d'actualité et des questions sociales et religieuses figurent également au menu des veillées de ce mois sacré, que les Touareg achèvent par l'observation du mouvement des étoiles marquant le s'hour, coutume pérennisée des ancêtres, indique cheikh Alouani Baba.