Après l?assassinat du jeune transporteur Abdelkader, samedi dernier, dans la bourgade de Drâa-Ezmam, relevant de la commune de Corso, dans la wilaya de Boumerdès, par une brigade de policiers, la famille de la victime ne baisse pas les bras et réclame haut et fort aux autorités toute la vérité. Jeudi passé, les Ould Amri ont observé une marche pacifiste. Les dix-neuf camions, à l?arrêt depuis le drame, ont sillonné le centre-ville, en signe de protestation. Dans une lettre remise au wali de Boumerdès et adressée au président de la république, la famille rapporte les faits de la tragédie et raconte dans les moindres détails comment leur fils a été, ce soir-là, «assassiné» à 1h 30. «Abdelkader se rendait avec son camion à Bouira, comme d?habitude, pour ramener le gravier, lorsqu?il a été surpris par des tirs de feu d?éléments de la brigade de police judiciaire relevant de la commune de Boudouaou, qui procédait à sa ronde. Les cris impuissants de Abdelkader et des voisins ne les ont pas arrêtés. Au contraire, ils l?ont sorti de son véhicule et l?ont achevé sans aucun scrupule», souligne cette correspondance. La famille affirme, encore une fois, que ce «meurtre n?est qu?une réponse au refus affiché par les Ould Amri de céder le passage de leur village aux pilleurs de sable, escortés par cette même brigade qui a tué Abdelkader». Par ailleurs, la famille du défunt soulève quatre revendications principales, à savoir la création d?une commission indépendante, dégagée par la présidence, pour ouvrir une enquête, neutre, juste et transparente, la sanction des responsables du crime, la publication d?une mise au point de la Dgsn dans laquelle doit être apporté un démenti à l?information rapportée dans son communiqué, ou elle a indiqué que Abdelkader a refusé d?obtempérer aux ordres des policiers. Enfin, la famille lance un appel au président de la république pour que «pareille tragédie» ne se reproduise plus et pour que toute la vérité soit révélée.