Tension Le quartier de Drâa Zmam dans la commune de Corso était calme ce lundi matin. La Route nationale numéro 5 a été rouverte à la circulation. Pour autant, les habitants du quartier ne sont pas près de pardonner à ceux qui ont osé tirer sur Abdelkader Ould Amri dans la nuit de samedi à dimanche. «Ils ont tiré 300 balles dans sa direction d?après le P.-V. établi par la sûreté de la wilaya de Boumerdès», affirme un voisin de la victime. Cette dernière sera enterrée ce soir, selon les habitants qui ne manquent pas de souligner : «Si nous avons décidé d?arrêter notre mouvement de protestation, c?est seulement pour honorer la mémoire de Abdelkader qui sera enterré aujourd?hui. Demain, si les autorités ne prennent aucune mesure pour sanctionner les policiers criminels, comme cela nous a été promis, nous bloquerons de nouveau la route nationale.» Dans un élan de solidarité, les transporteurs publics et privés de la wilaya de Boumerdès ont déclenché, aujourd?hui, un mouvement de grève qui pourrait se prolonger, dit-on. En tout cas, tout sera décidé ce soir à l?issue de la réunion qui regroupera les habitants du quartier de Drâa Zmam et les représentants des transporteurs après l?enterrement de Abdelkader. Ce dernier, affirment ses voisins, travaillait comme chauffeur dans une entreprise publique. «Il n?était ni un pilleur de sable, encore moins un voleur, contrairement à ce qu?a laissé entendre le communiqué de la Dgsn», ont-ils tenu à préciser. Selon eux, certains parmi les 12 CRS de Boudouaou, qui ont tiré sur Abdelkader, le connaissaient très bien, car il était parmi les premiers à s?être opposés aux pilleurs de sable qui sévissent dans les parages. «Des pilleurs de sable avaient pour complices certains de ces CRS qui ont assassiné Abdelkader. Il ne s?agit pas d?une bavure, mais d?un règlement de comptes», ajoutent-ils. Hors d?eux, les proches de Abdelkader n?arrivent pas à s?expliquer pourquoi les 12 policiers de Boudouaou ont improvisé un barrage alors qu?un autre de la gendarmerie se trouve à 100 mètres du lieu du drame. «On a tendu un piège à Abdelkader, c?est clair !» accusent-ils.