Les nuits de ramadan à Boufarik sont tout aussi mouvementées que ses journées. Chaque soir après le f'tour, jeunes et moins jeunes se rassemblent sur les places publiques et dans les cafés maures, qui pour discuter et jouer, qui pour siroter quelques boissons ou s'adonner à d'interminables parties de dominos ou de belote. Incontestablement, c'est la placette jouxtant le siège de l'APC qui accueille le plus de monde. Elle est particulièrement fréquentée par les enfants. Quant aux jeunes, ils préfèrent les cafés maures et les cybercafés. «Personnellement, je ne peux pas m'empêcher de jouer aux dominos après le f'tour, je suis un véritable féru de ce jeu durant ramadan», témoigne Rabah, responsable de l'association locale des handicapés. Cet engouement des jeunes Boufarikois pour les dominos et autres jeux de cartes n'est, sans doute, pas étranger à l'absence de manifestations culturelles durant ce mois sacré. Aucun spectacle n'est, en effet, programmé au niveau de la seule infrastructure culturelle dont dispose la ville, à savoir le centre culturel qui se trouve dans un piteux état d'ailleurs. Malgré tout, Boufarik vit la nuit en ce mois de ramadan. Ce qui n'était pas facile à imaginer il y a de cela quelques années encore, quand le terrorisme contraignait les habitants du coin à rentrer chez eux en pleine journée.