Cinéma n L'Algérie se distingue, ces dernières années, par une forte présence dans les rencontres internationales. Le 21e Festival international du film francophone (FIFF) de Namur (Belgique) ouvert vendredi par le film Indigènes du réalisateur Rachid Boucharab, a organisé lundi un «spécial Algérie» pendant lequel ont été présentés le long métrage Bled Number One de Rabah Ameur-Zaïbèche, un gala et une soirée musicale algériens. Le film Indigènes a confirmé son succès prévisible. Précédé d'une campagne médiatique sans commune mesure en France qui a retenti naturellement dans cette région francophone de la Belgique, promu sur place par des acteurs auréolés de la palme d'Or au festival de Cannes et de l'aura de Djamel Debbouz, le film a fait sensation dans les milieux européens Il est à noter, à cette occasion, que le réalisateur, M. Bouchareb, réserve à un prochain film la perspective plus algérienne : les massacres du 8 Mai 1945, la prise de conscience de la nécessité de la lutte armée pour la libération du joug colonial. «Ce sera pour un prochain film», a promis l'auteur de Indigènes, coproduit par l'Algérie, la France, la Belgique et le Maroc. Bled Number One reste dans la veine des films sélectionnés : la guerre et l'immigration, pour, selon le mot de la directrice de la programmation, Nicole Gilet, «porter à l'écran les images emblématiques de ce qui passe réellement dans la vie». En compétition officielle pour le Bayard d'or, le premier prix du Fiff (prix doté de 100 000 euros) dans la catégorie des longs métrages de fiction, le film jette un regard lugubre sur son pays natal. Kamel, joué par le réalisateur lui-même, un jeune émigré expulsé de France, se retrouve en exil dans son village peuplé de jeunes désœuvrés, mal mis, mêlant traditions surannées et machisme forcené. Ingrédients qui serviront de terreau à l'émergence du terrorisme et, en réaction, l'organisation de groupes d'autodéfense dans cette contrée livrée à elle-même. Les deux victimes, Kamel, désabusé, et Louisa, malmenée par les traditions, se réfugient dans le chant et la musique, mais ne rêvent que d'une chose : sortir de cet enfer. Un court métrage ayant pour thème l'immigration, La Pelote de laine de Fatma Zohra Zamou et deux documentaires, La Traversée d'Elizabeth Leuvrey et L'Algérie, son cinéma et moi de Larbi Benchiha, seront aussi présentés au cours de ce festival qui s'achèvera le 6 octobre. Les jurys comprennent également des Algériens : le producteur, réalisateur et auteur Lyazid Khodja pour les longs-métrages de fiction et Habiba Djahnine (auteur, réalisatrice et consultante) au jury officiel Documentaires, ainsi que Ali Oulmane au jury Emile-Cantillon des films des 18-25 ans.