L'Algérie sera à l'honneur lors de la 21e sortie du Fiff de Namur. Le vingt et unième Festival international du film francophone (FIFF) qui se tiendra du 29 septembre au 6 octobre à Namur (Belgique), met l'Algérie à l'honneur avec, notamment, le film d'ouverture Indigènes de Rachid Bouchareb, une production Algérie-France-Belgique-Maroc, et Bled number one de Rabah Ameur Zaïmeche, une production algéro-française, en compétition officielle dans la série longs métrages (LM). «Nous tenions à mettre à l'honneur l'Algérie, non seulement dans la compétition officielle, mais vous verrez, dans beaucoup d'événements autour du festival», a déclaré la directrice générale du festival, Mme Dominique Jamar, lors de la conférence de presse de jeudi dernier. A l'issue de la rencontre avec la presse, Mme Jamar nous a précisé: «Depuis le dernier festival, nous avons, grâce à la collaboration des responsables diplomatiques et consulaires algériens à Bruxelles, une meilleure coopération dans le domaine du cinéma et de la culture en général.» Quant à la directrice de la programmation, Mme Nicole Gillet, elle nous a précisé que «la programmation de films dans toutes les catégories et autres manifestations relatives à l'Algérie, ont été conçues en concertation avec les Algériens. J'ai été invitée en Algérie le printemps dernier, nous avons visionné des heures de pellicules et nous avons choisi ensemble. Je tiens à remercier les Algériens pour l'accueil formidable qu'ils m'on réservé. Vous avez un très beau pays et les gens sont d'une très grande amabilité.» Il fallait relever cet hommage à l'Algérie, parce que le Fiff est arrivé, après 20 ans d'existence, à se hisser dans la première catégorie des festivals internationaux tels ceux de Cannes, Berlin ou Venise. Un festival qui offre, cette année, une cuvée exceptionnelle. 150 films en compétition dans diverses catégories, 300 invités, 250 journalistes accrédités, 600 professionnels accrédités et 100.000 euros pour les prix. A titre d'exemple, le Fiff de 2005 a enregistré plus de 35.000 entrées payantes. Mais au-delà des chiffres et statistiques, c'est la nature, la qualité de ce festival qui sont particulières, pour ne pas dire le «courage». Car, le festival de Namur se veut être un événement militant, une rencontre de l'art utile, conception remplacée dans ce genre de rencontre, souvent, par le mercantilisme et le profit, et seulement cela. «Nous voulons un cinéma qui répond aux grandes questions de l'heure», a déclaré en substance, Mme Dominique Jamar, avant d'ajouter: «Comment ne pas être interpellés par des événements aussi douloureux, récurrents et actuels que ceux de la guerre, l'immigration...» Ainsi, Namur et la Belgique souhaitent alerter, dans l'effet des paillettes et de lumière propres à ce genre de fêtes, les consciences sur les injustices, les malheurs et les crimes commis autour de nous chaque jour. Comment peut-on aujourd'hui pouvoir oser un tel pari? La réponse est dans le très grand nombre de sponsors du Fiff. Mécènes, associations et surtout la très importante participation des organismes publics belges et francophones. Les chaînes de télé ne sont pas en reste. TV5, RTBF, RTL ainsi que les grands journaux et périodiques belges et étrangers. Bien sûr, l'Organisation de la francophonie (OIF) apporte un soutient non négligeable. Dans ce registre, notons combien ce festival du film francophone milite pour la diversité culturelle. La langue n'étant conçue, dans ce cas, que comme un outil véhiculant des valeurs universelles, nobles. D'ailleurs, voilà ce festival accueillant quatre grands films flamands (sous-titrés) pour dire aux extrémistes flamingants de Belgique, que la langue n'est jamais un obstacle au rapprochement et à l'amitié. Au contraire, toutes les langues ont une légitimité. Leur diversité est la richesse de l'homme. Notons enfin, que Liazid Khodja, réalisateur et producteur algérien est membre du jury officiel dans la catégorie LM de fiction, Habiba Djahnine, auteur, réalisatrice et consultante dans le jury officiel du documentaire et jusqu'au jeune Ali Oulmane dans le jury Emile Cantillon (18-25 ans).