Chiffres n «11 millions d'hectolitres de boissons tous genres confondus sont la consommation moyenne annuelle en Algérie, à savoir 41 litres par habitant». Selon M Abdiche, représentant de l'Association des producteurs algériens de boissons (Apab), qui s'exprimait, hier, lors d'une rencontre de presse à l'Ugcca, «la filière boissons en Algérie est confrontée à plusieurs problèmes et entraves». Malgré un chiffres d'affaires qui avoisine annuellement 32 milliards de dinars et plus de 1400 entreprises activant dans le domaine, cette filière reste exposée, dangereusement, aux effets de l'activité informelle et la cherté des produits de fabrication, à savoir le sucre et l'eau. M. Abdiche, en sa qualité de président du directoire de la société Mami basée à Sétif, est bien placé pour évoquer les problèmes de cette filière qu'il considère comme un potentiel énorme pour l'exportation. Pour la cherté des prix du sucre, il s'interroge : «Quel intérêt a le gouvernement à conserver des droits de douanes élevés sur les intrants de production tels que le sucre (30 %) ?» Il a aussi déploré le fait que le sucre blanc cristallisé «soit classé en Algérie comme un produit fini, alors qu'il est mondialement admis que c'est une matière première de base». Un autre point soulevé par le conférencier est relatif aux différentes taxes imposées aux entreprises. Ces dernières sont considérées comme des sources de revenu pour les collectivités locales, mais handicapent, lourdement, la compétitivité des entreprises puisqu'elles sont calculées sur la base du chiffre d'affaires, en particulier la Taxe sur l'activité professionnelle (Tap). Pour ce qui est de l'activité informelle, M. Abdiche fait état de la présence, dans le domaine, d'opérateurs activant anarchiquement et sans contrôle, «ce qui représente un danger pour les consommateurs». Pour lui, «le secteur est prisé par des entreprises fictives opérant dans des conditions d'hygiène déplorables et est aussi la proie du dumping des produits en provenance de l'étranger et qui défient toute concurrence». «Ces produits, essentiellement des nectars, sont vendus à des prix imbattables, ils sont, probablement, d'une composition douteuse. Ils comportent des composants qui sont dangereux pour la santé du citoyen et même cancérigènes», a tenu à avertir Abdiche Kamel. Dans la foulée, l'orateur estime que «l'intervention de l'Etat est urgente pour parer à toute mésaventure». Par ailleurs, le conférencier a présenté au cours de la conférence la société qu'il gère. Cette société spécialisée dans la production des boissons non alcoolisées est «le leader incontesté dans l'Est algérien. Nous sommes à Sétif ce qu'est Hamoud dans l'Algérois», dira M. Abdiche à propos de son entreprise familiale.