Evénement Le ministère de la Santé, de la Population et de la Réforme hospitalière a organisé, mardi et mercredi derniers, un séminaire national sur la carte sanitaire regroupant les 11 wilayas du centre du pays. Ont pris part à ce séminaire, qui s?est déroulé au centre paramédical d?Aokas, dans la wilaya de Béjaïa, les responsables de la santé des wilayas de Bouira, Alger, Boumerdès, Tizi Ouzou, Béjaïa, Tipasa, Bordj Bou-Arréridj, Aïn Defla, Médéa et Blida. Les participants ont longuement débattu des problèmes que vit le secteur de la santé dans les établissements publics et privés et ce, en présence de représentants du ministère, l?objectif étant de répartir de manière équitable les ressources en tenant compte des besoins réels, de même que la prise en compte des ressources existant dans le domaine de la santé et leur répartition en utilisant les procédés testés au plan scientifique et technologique entre les secteurs publics et privés pour qu?il y ait une complémentarité et que le citoyen ne subisse pas de ségrégation en matière de santé. Il est utile de savoir que l?Algérie compte 56 secteurs sanitaires. Alger en dispose de 10, dont 4 Centres hospitalo-universitaires (CHU) et la wilaya de Béjaïa de 5. Concernant la prise en charge des malades, 12 600 médecins exercent à travers le pays dans différentes spécialités. Par ailleurs, sur les 11 wilayas participant à ce séminaire, 4 seulement sont dotées de scanner dans le secteur public. Les organisateurs de cette rencontre pensent combler ces lacunes pour permettre aux malades de bénéficier d?une véritable prise en charge pour le scanner et d?alléger leur souffrance face aux coûts élevés appliqués par les privés. Un carnet de santé pour la mère enceinte Le ministère a surtout axé sa politique de santé vers son programme de lutte contre la mortalité chez les femmes enceintes. Dans ce domaine, les participants ont examiné les conditions à mettre en place pour la campagne de prévention et les soins à prodiguer à la mère enceinte et à l?enfant. A cet effet, le ministère a élaboré un carnet de santé qui permet le suivi et la surveillance de la femme enceinte ainsi que celle de l?enfant dès sa naissance et ce, jusqu?à l?âge de 20 ans. Cette campagne de sensibilisation, qui sera lancée à travers le territoire national, incitera les nouveaux couples à se conformer à un bilan prénuptial par des examens hématologiques pour vérifier les taux génétiques afin d?éviter les maladies congénitales ou l?incompatibilité du groupage sanguin, à l?origine de près de 70% des accidents chez le couple. Ce carnet de santé, qui sera plus qu?une nécessité, voire une obligation, permettra à la mère de se rapprocher d?une Polyclinique de maternité infantile (PMI) où elle trouvera toute l?assistance nécessaire à son accouchement. Concernant le but de ce séminaire, Mme Hattabi, directrice de la planification au ministère de la Santé, dira : «Lors de ce séminaire, l?ensemble des wilayas a abouti à un consensus sur les soins de base et a regroupé les soins hautement spécialisés, qui prennent en charge les pathologies coûteuses comme le cancer qui nécessite un investissement très lourd. A travers ces recommandations, il y a la psychiatrie où il faut privilégier la proximité en optant surtout pour les services dans chaque wilaya plutôt que de faire des regroupements de services régionaux qui éloignent les malades de leur famille.» Et d?ajouter : «Il faut promouvoir les établissements spécialisés pour prendre en charge l?enfant, prévoir des services de rééducation fonctionnelle dans chaque wilaya pour rapprocher les malades, renforcer les établissements existants avec des équipements neufs, en les humanisant plutôt que d?ouvrir de nouveaux hôpitaux.»