Bilan n Ce constat a été fait hier lors du forum d'El-Moudjahid, par Merouane Azzi, spécialiste en droit et responsable de la cellule d'assistance judiciaire d'Alger. Selon M. Azzi, trois obstacles notamment bloquent la bonne application de la charte. Il s'agit des lenteurs administratives, la mauvaise compréhension de la charte et le manque de sensibilisation. D'après lui, ceux qui ont eu à charge la mise en application de la charte ne sont pas à la hauteur et manquent de compétence. Ce qui fait que l'administration ne coopère pas avec les ayants droit. Pour sa part, Saïda Benhabiles, invitée également à ce forum, a expliqué ce retard par le manque de travail de proximité. «C'est vrai qu'à la capitale et les chefs-lieux de wilaya, le dispositif de la charte est mis en application. Ce qui n'est pas le cas dans l'Algérie profonde où les villages étaient le théâtre des massacres commis par les terroristes» a-t-elle relevé. L'oratrice a cité les cas rencontrés à Oued Rhiou, Relizane et Chlef où les gens ne savent pas du tout où ils en sont vu l'ignorance et l'analphabétisme. Par ailleurs, l'ex-ministre a tenu à dénoncer les gens qui «ont fait de la réconciliation un fonds de commerce mercantile et politique». A ce propos, l'oratrice a fustigé ceux qui promettent des garanties aux personnes pour d'autres fins inavouées et ce, au détriment des institutions compétentes. Pour le représentant de l'union des avocats, invité lui aussi, à débattre le sujet du jour, le principal obstacle de l'application de la charte pour la paix et la réconciliation nationale réside dans l'ignorance des textes des ordonnances. Pour cela, des cellules ont été installées dans chaque wilaya pour jouer le rôle de médiation entre les ayants droit et l'administration en soulevant leurs dossiers devant la justice sans honoraires. Le représentant de la sûreté d'Alger, l'autre invité au forum, a dressé, quant à lui, un bilan concernant le nombre d'attestations de décès et le constat de disparitions. L'orateur dénombre 1065 attestations de décès, 281 attestations de constats de disparition alors que 1059 dossiers sont à l'étude.