Pertes n Les républicains ne seraient pas majoritaires lors des législatives de novembre prochain. Le bourbier irakien, l'impasse du dossier nucléaire iranien et l'imbroglio de la situation au Proche-Orient, au moment même où les alliés arabes de Washington lui reprochent son inaction et son manque d'engagement à trouver une solution définitive au conflit israélo-palestinien, restent aussi des points noirs qui pèsent sur le gouvernement Bush. «Tous ces ratages de la politique étrangère de l'administration Bush risquent de compromettre les chances du parti républicain de conserver la majorité aux élections du 7 novembre prochain, majorité qu'il détient depuis 1994», estiment certains analystes. Ajouter à cela l'irruption de scandales éclaboussant des membres du parti républicain, dans le débat politique, un mois avant les élections, «pourrait bien plonger dans l'embarras des républicains, qui sentent déjà les effets de l'impopularité de la guerre en Irak», a écrit samedi dernier un analyste du New York Times. Le président George W. Bush a placé sa campagne de soutien aux candidats de son parti sous le signe de la lutte globale contre le terrorisme international, et pour assurer la sécurité des Etats-Unis. Cependant, il est très vite rattrapé par les nombreux scandales, ceux des écoutes téléphoniques, du mauvais traitement des prisonniers, à Guantanamo, affaires de lobbying au Congrès, plusieurs parlementaires poussés à démissionner pour malversations ou mauvais comportements. «C'est un problème vraiment très sérieux pour les républicains, actuellement», a souligné Merle Black, professeur de sciences politiques à l'université Emory d'Atlanta. Bush a tenté de gagner du terrain, lors du cinquième anniversaire des attentats du 11-Septembre 2001, en reprenant le débat politique, voulant que les républicains étaient mieux à même que les démocrates de combattre le terrorisme, d'assurer la sécurité des Etats-Unis et de la démocratie, et que l'Amérique devait rester en Irak et en Afghanistan jusqu'à la fin de sa mission. Aujourd'hui, cet argument n'est plus de taille face aux nombreux «ratages» des républicains. Par ailleurs un nouveau livre du journaliste du Washington Post, Bob Woodward, affirme entre autres que Bush a trompé les Américains quant à l'étendue des violences en Irak, alors que Condoleezza Rice, à l'époque en charge du Conseil national de sécurité, avait ignoré les avertissement du patron de la CIA, George Tenet, en juillet 2001, sur des menaces d'attentats aux Etats-Unis. Particulièrement inquiets, les républicains redoutent de perdre le contrôle de la chambre des représentants, voire du Sénat. Il suffit que les démocrates conquièrent 15 sièges pour dominer la Chambre.