Pour la circoncision de leurs enfants, beaucoup de parents algériens choisissent le 27e jour du ramadan. En cette date, plusieurs dizaines de milliers d'enfants sont ainsi dirigés par leurs parents, mais «surtout par des institutions (associations, collectivités locales, entreprises…) vers les structures de santé pour des circoncisions de groupe», constate le Dr Oulmane, président de l'association Primage. Pour ce dernier, la pression de la demande en un laps de temps aussi court peut poser problème et faire courir un risque aux enfants (complications, mutilations et accidents irréversibles) «car un véritable travail à la chaîne est imposé au chirurgien». Le Dr Oulmane a rappelé que c'est pour prévenir d'éventuels accidents et complications liés à la circoncision que le ministère de la Santé a émis, en juin dernier, une instruction pour que cet acte soit exclusivement du ressort des chirurgiens, que ce soit pour le secteur public ou le secteur privé. Cet acte est désormais pratiqué avec un maximum de sécurité, c'est-à-dire avec le plateau technique nécessaire, les précautions de stérilisation adéquates et surtout par un spécialiste en la matière : le chirurgien. Afin d'éviter toute catastrophe, le Dr Oulmane a invité les parents à réfléchir et à faire en sorte qu'il n'y ait pas autant de demandes pour une seule journée. L'association Primage a souligné qu'il serait judicieux et moins risqué d'étaler les circoncisions tout au long de l'année pour permettre à nos chirurgiens de travailler à l'aise, dans le temps, et de faire en sorte que ce petit geste chirurgical ne se transforme pas en drame. Il est à rappeler qu'en novembre 2005, une circoncision collective opérée sur huit enfants dans la soirée de Leïlet el-Kadr, organisée par l'APC d'El-Khroub dans la wilaya de Constantine, a tourné au cauchemar : les huit enfants ont été mutilés ! L'irresponsabilité conjuguée à l'incompétence ont été à l'origine du drame ayant causé un traumatisme que porteront à vie les parents des victimes et d'une vie gâchée pour ces dernières.