«Les circoncisions de masse ou collectives doivent être bannies du dictionnaire pratique de la chirurgie.» C'est ce qu'a indiqué le docteur Si Ahmed Madjid, docent au Centre chirurgical infantile (CCI) (CHU Mustapha Bacha d'Alger), en mettant en garde contre les risques des circoncisions collectives. Le chirurgien préconise la nécessité de dispatcher ces circoncisions, de les faire régulièrement et tout au long de l'année au lieu de se concentrer sur le 27e jour de Ramadhan, journée sacrée en ce mois. Dans ce contexte, il lance un appel aux parents ayant des enfants à circoncire de bien vouloir s'orienter vers les services de chirurgie pour le bien de leurs petits. Pour éviter tout risque sur la vie de l'enfant, notamment sur son organe génital, le spécialiste suggère que cet acte, qui est une pratique chirurgicale, doit être accompli sur un plateau chirurgical, dans un bloc opératoire et sous anesthésie générale, et non dans des mosquées ou des centres médicaux en dehors des hôpitaux. L'orateur fait allusion au scandale qu'ont connu les enfants d'El Khroub dans la wilaya de Constantine, il y a à peu près quatre années. A titre de rappel, le 30 novembre 2005, soit le 27e jour du mois de Ramadhan, 87 enfants ont été circoncis «collectivement» à l'école Bouchabaa (Khroub), juste après la prière de tarawih. L'opération a été organisée par l'APC locale et la convocation des enfants a été faite au niveau de la mosquée Omar Ibn El Khettab de la ville. D'ailleurs, après ce drame qui a causé beaucoup de peine et pour les familles et pour le corps de la santé, une circulaire ministérielle a limité la circoncision aux seules structures chirurgicales et aux chirurgiens. Pour ce scandale ne se réédite pas le spécialiste insiste sur la nécessité de la prise des précautions soit par les chirurgiens eux-mêmes et plus encore par les parents. «La circoncision doit être effectuée par un chirurgien, et non par un médecin généraliste pour être précis, car la circoncision est un acte à 100% chirurgical», réitère-t-il en insistant, toutefois, sur le respect de cette circulaire. Les parents doivent contribuer à l'avenir afin d'éviter ce genre de drame, en pratiquant la circoncision de leurs enfants tout au long de l'année au lieu de se focaliser sur cette nuit sacrée (leïlet el qadr), soit le 27e jour du mois de jeûne. Car, selon le docteur Si Ahmed, cela complique, du fait du nombre d'enfants à traiter, la maîtrise de tous les aspects de cette intervention. Alors, les parents doivent faire preuve d'un peu plus de sagesse. N. B.