Résumé de la 18e partie n L'ingénieur en chef Andrews, qui a inspecté le bateau, est catégorique : le «Titanic» ne tiendra pas plus de deux heures. Ismay s'attaque de nouveau à l'ingénieur : «Oui monsieur, dites-nous comment, avec seulement cinq compartiments noyés, le ”Titanic” n'a plus que deux heures à vivre ! Et comment peut-il encore flotter avec une déchirure de cent mètres ? — Monsieur, le ”Titanic” aurait été sauvé s'il n'y avait que deux ou trois compartiments noyés ! On aurait eu de l'espoir s'il n'y avait que quatre mais cinq et de plus, l'un à la suite de l'autre, c'est impossible ! Et le plus grand malheur, c'est que les cloisons étanches ne montent pas plus haut que le pont E.” Ni Ismay ni le capitaine ne comprennent. «Où est le problème ? demande Ismay. — C'est mathématique, monsieur...» Il s'arrête un moment, comme pour reprendre son souffle et reprend : «L'avant du bateau va s'enfoncer inexorablement sous le poids de l'eau, puis le cinquième compartiment se déversera dans le sixième, poussant plus en avant l'inclinaison...» Le capitaine Smith, très pâle, continue : «Et le sixième se déversera dans le septième... — Et ainsi de suite, jusqu'à l'arrière, jusqu'à se ce que le bateau coule entièrement... — Deux heures, dit le capitaine — Et encore, la submersion peut être précipitée par la rupture d'une cloison ou alors, ce qu'il faut craindre, l'explosion des machines !» Ismay ne veut toujours pas croire que le «Titanic» va couler : «Ce n'est pas possible, le ”Titanic” est insubmersible, même avec cinq cloisons noyées, même avec six... — C'est mathématique, répète Andrews à voix basse.» Ismay s'emporte : «On ne peut pas se résigner à voir ce géant, cette merveille de la technique, aller au fond de l'eau ! — On ne peut rien, monsieur ! — Si, je suis sûr qu'on peut faire quelque chose ! Branchez tout de suite des pompes supplémentaires pour faire évacuer l'eau ! — Cela ne servirait rien ! — Et la lumière ? demande le capitaine, nous en avons besoin pour faire l'évacuation ! — Il faut maintenir la pression, dit l'ingénieur, pour garder la lumière le plus longtemps possible... Autrement, ce serait la panique, à bord ! — Il est temps que je donne les ordres pour la préparation des embarcations… — C'est impossible que le ”Titanic” coule ! dit Ismay. — Que Dieu nous aide», dit le capitaine qui quitte la cabine. Et, arrivé dans les couloirs, il s'arrête, pour soupirer : «Quelqu'un pouvait-il prévoir qu'un tel bateau coule ?» (à suivre...)