Résumé de la 1re partie n Dès l'enfance, El-Houari se signale par sa grande piété : il jeûne, prie, évoque Dieu et, à dix ans, connaît le Coran par cœur. Sa vocation découverte, le jeune El-Houari va pratiquer ce que beaucoup de saints pratiquent : la siyah'a, ou errance à la recherche de la vérité. Il va d'abord parcourir sa région natale, allant d'est en ouest, se rendant dans les villages les plus reculés, interrogeant les sages... Ce parcours fait, il s'enfonce dans le désert où il va vivre un certain temps dans la solitude. Il n'y a rien de mieux que le désert pour découvrir la grandeur de Dieu et trouver la sérénité de l'âme. Il jeûne, prie pendant une bonne partie de la nuit, se nourrissant de plantes et de racines, buvant l'eau entreposée dans le creux des rochers. Il découvre que même dans ces immensités désolées, Dieu dispense à celui qui croit en Lui sa pitance... «Bénis sois-Tu, Toi qui n'oublie aucune de Tes créatures, je T'adore et je Te rends grâce, je me soumets à Toi !» Le désert qui paraît si vide, grouille en réalité de vie. Une multitude d'animaux vit dans le sable ou dans les buissons poussant çà et là, au bord de lits d'oued la plupart du temps à sec. Il y a des centaines d'insectes, des coléoptères, des petits mammifères et bien d'autres créatures. Les plus dangereux sont les scorpions et les reptiles dont la piqûre ou la morsure sont mortelles. Le jeune El-Houari, confiant en Dieu qui le protège, ne redoute aucune de ces bêtes, même les plus dangereuses. Il dort où il peut et, plus d'une fois, il a trouvé, lové dans son burnous ou dans son pantalon, quelque vipère à cornes. «Va-t-en», se contentait-il de dire et la bête s'en allait tranquillement. Les bêtes semblaient lui vouer un grand respect : panthères, lions, chacals, serpents s'écartaient à son passage et, quand il priait ou méditait, ils s'arrêtaient comme s'ils redoutaient de l'indisposer ou de le déranger dans sa dévotion. Quand il se rendait dans un village ou dans un bourg et qu'il devait y passer la nuit, les gens le mettaient en garde contre les serpents. Lui s'endormait confiant, et le matin, en se levant, plus d'une fois il a trouvé un reptile dormant à ses côtés. Il se lève doucement pour ne pas le déranger ou alors, il le touche et l'animal s'en va. Dieu a enlevé de son cœur toute crainte et toute peur, à l'exception de la sienne. Quand il était enfant déjà, il restait seul dans le noir, et quand il voyageait, il ne redoutait pas de partir de nuit. Les génies n'avaient, disait-il, aucune emprise sur lui. Les bandits, les coupeurs de chemins ? Dieu ne les mettait pas sur sa route. Dès qu'il sortait de chez lui, il récitait la formule du tawwakul, de la confiance absolue en Dieu : «Nous comptons sur Dieu et sur Lui seul, c'est sur Lui que comptent ceux-là mêmes qui ont de solides appuis. Notre sort est entre Ses mains.» Et il s'en allait. Cette confiance en Dieu et cette assurance qu'il avait augmentent son prestige auprès de ses contemporains qui voient en lui un homme de Dieu, un futur saint qui ne manquera pas de se signaler par de belles actions. (à suivre...)