Piété n Un de ses loisirs préférés, alors que les garçons de son âge courent les rues, est de s'enfermer dans une chambre et de lire le Coran. Si Sidi Abderrahmane est le saint patron d'Alger, Sidi Boumediène celui de Tlemcen, Sidi El-Houari est, incontestablement, celui d'Oran. Contrairement à beaucoup de saints algériens, nous disposons de plusieurs informations historiques concernant ce «wali saleh», homme vertueux. Ainsi, on sait qu'il est né en 751 de l'Hégire (1349 de J.-C.) et qu'il est mort en 843 (1339) ayant ainsi vécu quatre-vingt-dix ans. El-Houari est son nom ethnique, sa kunya étant Mohamed ben Omar ; El-Houari indique son appartenance à la grande tribu berbère des Houara dont il était issu. Comme beaucoup de saints, les marques de l'élection apparaissent dès l'enfance, d'après l'hagiographie locale. C'est un garçon très doux, obéissant à ses parents, respectueux des autres. Il est surtout d'une piété exemplaire, prenant un soin particulier à accomplir les prières à leurs heures. Alors que beaucoup d'enfants de son âge aiment dormir, lui, un peu avant l'aube se lève, fait ses ablutions, et dès que la voix du muezzin retentit, il déploie son petit tapis et accomplit la prière. La tradition rapporte que toute sa vie, il devait respecter cette disposition et qu'une seule fois, il n'a pas accompli la prière à son heure. Il n'en était nullement responsable mais le souvenir de ce manquement l'a toujours hanté et il n'a cessé de demander pardon à Dieu. Un de ses loisirs préférés, alors que les garçons de son âge courent les rues, est de s'enfermer dans une chambre et de lire le Coran. Le Livre Saint lui apporte tellement de satisfaction qu'il est heureux. A dix ans, il connaît par cœur le Livre qu'il n'a cessé, durant toute son enfance, de lire. Il n'a pas eu besoin de maître pour le forcer à apprendre. Adolescent, El-Houari recherche la compagnie des hommes pieux ; il les interroge sur les affaires de la religion et leur demande aussi des conseils pour parfaire sa pratique. Un jour, alors qu'il est déjà un jeune homme instruit, il se rend dans la vallée du Chélif où, lui a-t-on dit, se trouve un vénérable vieillard. Ce vieillard est en fait un saint homme et ses bénédictions et ses invocations étaient, dit-on, acceptées de Dieu. Après être resté un certain temps avec lui et avoir appris beaucoup de choses, El-Houari prend congé de lui. Avant de partir, il lui dit : «Ô homme de Dieu, prie Dieu Tout-Puissant qu'Il m'accorde sa grâce !» Le vieillard lève les mains au ciel et fait une invocation : «Ô Dieu, assiste ce jeune homme, partout où il ira ! Donne-lui la sainteté pour qu'il puisse, à son tour, magnifier ta puissance et porter témoignage de la véracité du message de ton Prophète, Mohammed, que le salut et la bénédiction soient sur lui ! Fasse qu'il soit du nombre de ceux qui marchent dans la voie que Tu as tracée !» El-Houari, le cœur plein de joie, s'en va. Il sait désormais que sa voie est tracée et que personne au monde ne saura l'en détourner ! (à suivre...)