Commémoration n L'Organisation nationale des moudjahidine a tenu, hier, une conférence à la mémoire des victimes des événements sanglants survenus à Paris. A l'occasion du 45e anniversaire des événements du 17 octobre 1961, Saïd Abadou, secrétaire général de l'ONM, et Ahmed Arad, secrétaire national ont animé une conférence au Nadi El-Moudjahid. Intervenant devant une assistance nombreuse, M. Abadou qui a rappelé les crimes commis par le colonialisme français a affirmé son rejet de tout traité d'amitié avec la France, tant que ce pays refuse de reconnaître ses crimes contre l'humanité. En effet, toutes les tentatives pour sceller le Traité tant souhaité par les Français sont restées lettre morte. La France qui refuse de reconnaître ses crimes ne peut pas tourner le dos aux événements survenus en 1961 sur son propre territoire. «Comment ne pas se remémorer les actions décidées par le Comité de Coordination et d'Exécution pour l'ouverture d'un second front le 25 août 1958 en plein territoire ennemi et en sa propre capitale, pour alléger le poids qui s'exerçait sur les moudjahidine de l'intérieur? », s'est interrogé M. Arad. Le 17 octobre, a ajouté l'orateur, à une heure où le Tout-Paris fanait sous la pluie d'automne, à l'heure où les Parisiennes et les Parisiens faisaient la queue devant les guichets de cinéma, des Algériennes et des Algériens bravèrent le couvre-feu qui venait de leur être imposés, quelques jours auparavant, par le sinistre Maurice Papon. Ce jour-là, a affirmé le conférencier, l'ensemble des médias français et étrangers surent comme tous les Parisiens dans la rue ou depuis leurs balcons que «la sale guerre d'Algérie» était là, au centre de Paris, et que la volonté d'indépendance n'était pas une simple vue de l'esprit. Selon le conférencier, la riposte des forces de la répression était massive et sanglante. En effet, policiers, gendarmes, gardes-mobiles et harkis accomplirent une bien sale besogne dont le bilan est mal connu encore. L'orateur a souligné le bilan des sinistres événements : plus de 12 000 arrestations, des centaines de morts dont les cadavres furent jetés dans la Seine après avoir, pour certains, jonché les boulevards parisiens, des centaines de disparus. Enfin, le conférencier a souligné qu'au-delà du rappel des événements qui eurent lieu à Paris le 17 octobre 1961, rappel qui pourrait paraître comme un rituel de pure forme, il faut envisager une initiative tendant à rassembler tous les éléments nécessaires à la connaissance historique de cet événement.