Près de 34 ans après la dernière visite d'un Américain sur son sol, la Lune aiguise de nouveau les convoitises internationales, les Etats-Unis, la Russie et la Chine claironnant leurs intentions d'y envoyer des missions robotiques et habitées. Le Japon et l'Inde ont aussi des programmes avancés d'exploration robotique lunaire tandis que l'Europe reste encore indécise après le succès de sa petite sonde Smart-1 qui a prouvé la validité de la propulsion ionique alimentée par l'électricité générée par des panneaux solaires. Ces nouvelles ambitions lunaires vont bientôt se concrétiser par une série sans précédent de lancements de sondes vers la Lune. L'objectif est de scruter et de collecter le plus grand nombre possible de données sur sa composition géologique et ses ressources potentielles. Si tout se déroule comme annoncé, l'Inde, la Chine et le Japon auront leur engin de reconnaissance lunaire en place avant celui des Etats-Unis qui ne sera opérationnel que fin 2008. Le Japon ouvrira probablement la course avec le lancement de son satellite en 2007 suivi par l'Inde et la Chine. L'Inde prévoit de lancer son satellite lunaire dès la fin 2007. En outre, les ambitions chinoises de conquête de la Lune reposent sur le Chang'e 1, un orbiteur de deux tonnes qui pourrait être mis sur orbite lunaire en 2008. Forte de son expérience unique avec 10 missions habitées vers la Lune, dans le cadre du programme Apollo, l'Amérique est la mieux placée pour s'imposer dans cette course à une seconde conquête lunaire, jugent de nombreux experts. Les Etats-Unis pensent que le sol lunaire renferme d'importantes ressources de valeur pour leur économie. Pour un expert, «la Russie plus que la Chine est le pays qui ira sur la Lune si les Etats-Unis ne mettent pas en œuvre leur programme».