Résumé de la 23e partie n Kenza tombe sous le charme de Hakim. Il lui propose de partir avec lui, chez lui. Elle se cachera dans le logement qu'il vient d'obtenir... Le hasard fait qu'au moment où ils sortent du salon de thé, Samir passe en voiture. Il les voit, de loin, et aussitôt il se gare et descend. Il pense d'abord aller la démasquer, la prendre par la main et la traîner dans la voiture, frapper l'homme, le tuer même. Mais c'est un homme réfléchi : le moment de colère passé, il décide de suivre le couple. Il approche et peut voir Hakim. «C'est un beau garçon !», se dit-il, il comprend maintenant que Kenza soit si éprise de lui. Il se dit qu'elle l'a certainement connu avant qu'il ne la demande en mariage, mais puisqu'elle en aimait quelqu'un d'autre, pourquoi a-t-elle accepté de l'épouser ? Il prend alors conscience de la situation : on l'a forcée à l'épouser ! D'abord son père à lui, qui voulait coûte que coûte le marier dans la famille, ensuite ses parents à elle... Elle ne l'a jamais aimé... De cela, il s'en doutait, mais il se disait aussi qu'avec le temps, elle allait changer, qu'il pouvait, par la douceur, conquérir son cœur. D'ailleurs, elle a fini par le supporter et ces derniers jours, elle s'est même rapprochée de lui. Il faut supposer qu'il a de nouveau surgi dans sa vie et qu'il a rallumé l'ancienne flamme... Ils s'arrêtent. Il s'arrête lui aussi. Samir se rend compte alors qu'il s'agit d'une station de bus. En attendant le bus, ils se sont remis à discuter. «Que peuvent-ils bien se dire ?», se demande Samir. Des mots d'amour, des promesses.... A-t-elle une liaison avec lui ? Peut-être qu'elle le trompe.... Mais il écarte aussitôt cette idée : non, Kenza est incapable de cela... Elle est sa cousine, la fille de son oncle paternel, son sang : elle sort avec cet homme mais elle n'a commis aucune turpitude... Il se dit qu'il en a assez vu et retourne à sa voiture. Il est encore sous le choc et manque à plusieurs reprise d'emboutir des voitures. «Vous ne pouvez pas faire attention ? Vous avez bu ?», crient les conducteurs. Non, il n'a pas bu, mais c'est tout comme. Il est en train de perdre sa femme ! Que va-t-il faire maintenant ? Démasquer Kenza ? Ce serait la désigner à la vindicte familiale : son père, son oncle ou son frère pourraient la tuer ! Au mieux, Boualem la répudierait et romprait définitivement non seulement avec elle, mais aussi avec sa famille. Il connaît son père et ses décisions intempestives. Ce serait la honte pour toujours ! En homme sage et avisé, Samir se dit qu'il vaut mieux patienter, voir la suite des évènements. Peut-être qu'il ne s'agit que d'un caprice et que Kenza, d'elle-même, finira par comprendre que ce qu'elle fait n'est pas bien. «Chauffard, vaurien !» Il a encore failli entrer dans une voiture... Où va-t-il aller ? Tout à l'heure, elle sera rentrée : va-t-il lui parler ? Que lui dire ? Et la nuit, ils seront dans le même lit : va-t-il la considérer toujours comme son épouse ? Et si, par le plus grand des hasards, elle se tourne vers lui, est-ce à lui qu'elle va penser ou à l'autre ? Ces questions lui vrillent le cerveau comme une perceuse. Le pauvre garçon s'arrête brusquement, pose le front sur le volant et fond en larmes. «Je ne mérite pas cela !» Derrière lui, les klaxons retentissent : il gêne la circulation. (à suivre...)