Réhabilitation n «Si par le passé, le métier de paysan était considéré comme étant dévalorisant pour l'homme, ce n'est plus le cas de nos jours». Et si la solution à l'épineux problème du chômage qui touche des centaines de milliers de personnes dans notre pays se trouvait dans l'agriculture ? La question mérite d'être posée au vu des opportunités d'investissement qu'offre ce secteur d'une part, et aux richesses dont dispose notre pays et qui restent, malheureusement, sous-exploitées, de l'autre. Ce qui est certain en tout cas, c'est que l'agriculture a grandement contribué, ces dernières années, à la création de l'emploi. Selon le chargé de communication au ministère de l'Agriculture et du Développement rural, M. Hassaïm, un peu plus d'un million de personnes, ont trouvé un emploi dans ce secteur entre 2000 et 2005. «Il y a certes beaucoup d'employés saisonniers, mais il y a aussi un nombre non négligeable d'employés permanents», précise-t-il. Et de signaler que l'agriculture emploie, à elle seule, quelque 25 % de la population active. Contrairement aux idées reçues, les jeunes ne fuient pas l'agriculture, selon notre interlocuteur pour qui notre pays ne risque nullement d'être confronté dans les prochaines années à un manque de main-d'œuvre qualifiée, comme c'est le cas du secteur du bâtiment et des travaux publics (Btph). «Il est vrai que par le passé, le métier de paysan était considéré comme étant dévalorisant pour l'homme, mais ce n'est plus le cas de nos jours, il y a de plus en plus de jeunes qui choisissent l'agriculture pour y faire carrière, il faut dire que ce créneau est très porteur», enchaînera-t-il. Aussi surprenant que cela puisse paraître, les diplômés des instituts de formation en agriculture investissent de plus en plus dans ce secteur. C'est du moins ce que nous ont appris de nombreux professionnels. Selon ces derniers, «faire carrière dans l'administration agricole intéresse de moins en moins les jeunes diplômés de nos jours, beaucoup d'entre eux optent pour l'investissement direct qui est de loin plus rentable». Avec une superficie globale de 238 millions d'hectares dont 17 % seulement sont consacrés à l'agriculture et un climat enviable pour ne citer que ces deux potentialités, notre pays semble bien avoir les moyens pour faire de l'agriculture une force créatrice de richesses et d'emplois. Le chômage et ses corollaires que sont la pauvreté, la misère et la sous-alimentation ne peuvent être combattus que par l'investissement agricole dans des pays comme le nôtre. «De nombreuses études ont montré d'ailleurs que les pays qui ont investi - et continuent d'investir plus dans l'agriculture (secteur public et privé réunis) enregistrent désormais les niveaux les plus bas de sous-alimentation», selon la FAO.