Résumé de la 4e partie Fou furieux, Hocine rentre chez lui et demande à sa femme d?appeler Zheira, sa belle-fille ; celle-ci arrive pleine d?appréhensions. D?ailleurs, elle ne faisait que le servir et ne lui adressait presque jamais la parole. Il était le maître de la maison et quand sa haute stature emplissait la porte d?entrée, elle s?arrangeait toujours pour s?occuper dans la cuisine, ou dans sa petite chambre. ? Aujourd?hui, dit-il de sa grosse voix qui emplit la pièce, j?ai eu une dispute avec ton père, au souk? Et il va venir te chercher? Bent el-Hamadi se lève et s?approche de son mari, la tête légèrement penchée comme à son habitude quand elle a un gros problème, les sourcils levés. ? A Chaïb ! Pourquoi vient-il la chercher ? ? Prépare tes affaires, ma fille, lui dit Hocine, sans regarder sa femme. Tu vas retourner chez ton père. C?est lui qui l?a décidé. Et moi aussi, je ne veux pas rester lié à un tel homme ! Et ? tu n?as pas réussi à donner à mon fils des enfants, alors tout est pour le mieux ! Zheira, au bord de l?évanouissement, sort en titubant, entre dans sa chambre et se met à pleurer tout haut. ? Dis-lui de se taire ! tonne Hocine à sa femme. ? Pleure sur la tête de ton père et de ta mère, lui lance sa belle-mère. Arrête de hurler ! Pas dans ma maison, laisse tes larmes pour la maison de ton père ! Zheira se tait et continue néanmoins à gémir doucement, affalée sur un matelas. Ses cheveux d?or lui cachent le visage. Sa belle-s?ur Faïza, qui revient de la fontaine, accourt. ? Qu?y a-t-il, ma s?ur ? Zheira, kheir ? Elle lui attache les cheveux avec son foulard, mais Zheira ne répond pas. ? Son père Allaoua et Sidek se sont disputés ce matin au souk, dit bent el-Hamadi et Zheira est répudiée? ? Répudiée ! Mais qu?a-t-elle fait ? Que va dire Youcef ? Il revient demain de Constantine? Ce n?est que le lendemain soir que Youcef rentre de Constantine, par le car bleu «ezrika di noui» comme on l?appelle, en faisant allusion à sa couleur bleue. Tout est calme dans la maison et les enfants sont partis en bande, traînant les plus petites pour jouer du côté d?El-Guenari, en pleine forêt. Youcef, de son pas lent, traverse la cour déserte, intrigué par le silence. Dans la grande pièce, seule sa mère est assise face à la porte, son chapelet dans la main. ? Tu es venu, Youcef lui dit-elle. ? Ahê ! Il est avare de paroles, comme tous les hommes de la famille. Il entre directement dans sa chambre et revient au bout d?un moment. ? Où est-elle ? (à suivre...)