Respectueux avec sa mère, Ibn Sirîn aimait sa femme et, par fidélité pour elle, il n'aurait pas pris d'autre femme. Il ne regardait jamais les autres femmes et, quand en rêve, il en apercevait une, il se pressait de détourner les yeux de peur de s'en éprendre ! Physiquement, il était, selon Al-Safdî, petit de taille, corpulent, la chevelure abondante, avec au milieu une raie ; il était affecté depuis l'enfance de surdité, ce qui lui avait valu le surnom de «sourd». Moralement, c'était un caractère optimiste : il avait le sens de l'humour et aimait rire, mais c'était, du témoignage de ses biographes, un homme scrupuleux, aux grandes qualités. «Homme de confiance, écrit Ibn Saïd, et de constance, c'était un jurisconsulte, un imam, un homme de science et de scrupule.» Al Nawawi écrit, à son propos : «C'est un imam en exégèse, en jurisprudence, en interprétation onirocritique, un ascète et un vertueux.» Ibn Sirîn était d'une moralité irréprochable et d'une grande sincérité, ce qui fait que ses interprétations étaient recherchées. Du point de vue religieux, il respectait à la lettres les prescriptions et allait au delà. Ainsi, il se lavait entièrement le corps tous les jours et il jeûnait un jour sur deux il s'endormait avant la prière d'el-îcha, se réveillait et passait le reste de la nuit en prières et en invocations. Quand il lisait le Coran, il n'interrompait pas sa lecture pour discuter. Alors que dans la journée, il aimait rire et plaisanter, la nuit, quand il était seul à adorer Dieu, il laissait couler ses larmes.