On rapporte qu'une femme avait rêvé qu'elle avait comme un Coran dans son giron et qu'elle le lisait. C'est alors que des poulets se sont mis à picorer les lettres qui formaient les versets. Elle est allée raconter son rêve à Ibn Sirîn qui lui a dit : «Tu mettras au monde deux garçons qui apprendront le Coran par cœur.» Cette prédiction s'est réalisée. On rapporte aussi qu'un lecteur de Coran s'est vu, en rêve, en train de couper des feuillets du Coran et les jeter au feu : le feu, au lieu de se raviver, se calmait. Il a rapporté son rêve à un lecteur qui lui a dit : «Une guerre fratricide provoquée par le souverain éclatera, mais la lecture du Coran l'apaisera.» Il en a été ainsi. On rapporte qu'un homme est venu trouver Ibn Sirîn et lui a dit : «J'ai rêvé que j'appelais à la prière.» «Tu effectueras le pèlerinage», lui a répondu Ibn Sirîn ; un autre homme est venu le voir pour lui raconter, lui aussi, le même rêve, à savoir l'appel à la prière. Ibn Sirîn lui a dit : «On te coupera la main.» Les gens sont alors étonnés : «Comment, demandent-ils, peux-tu donner deux explications différentes à un même rêve ?» «Parce que, répond-il, le premier, avait de bonnes dispositions, j'ai alors pensé au verset coranique : ”Appelle les gens au pèlerinage” (Sourate al-Hadj, verset 27) et l'autre, avait plutôt de mauvaises dispositions, c'est ainsi que j'ai pensé au verset suivant : ”Voyageurs, vous êtes des voleurs” (Sourate Joseph, verset 70). Les voleurs, vous le savez, on leur coupe la main.» Il s'est avéré que le second rêveur était, effectivement, un voleur.