La première greffe complète de visage au monde, pour laquelle une équipe de chirurgiens britanniques a reçu, hier, mercredi, le feu vert, devra surmonter des obstacles tant techniques, que psychologiques et éthiques, estiment des experts. «Au plan microchirurgical, la plus grosse difficulté va être la vascularisation et la tenue des paupières, la vascularisation des paupières étant très fine», a expliqué un spécialiste en chirurgie plastique. Le prélèvement sur le donneur sera, lui aussi, plus délicat et aura «autant d'importance» que la greffe. «La réussite esthétique passe par la récupération nerveuse, qui, elle, est aléatoire», poursuit ce spécialiste. «Il faut compter 6 mois à un an», indique-t-il, soulignant que «la mobilité de la face reste hypothétique». Outre l'aspect technique, la greffe complète du visage soulève aussi des problèmes d'ordre éthique et psychologique comme la question de l'information du patient et celle de l'anonymat du donneur, en particulier lors de la diffusion d'images dans les médias. Les experts s'accordent à dire que le nouveau visage du patient serait un intermédiaire entre le visage du donneur et celui du greffé. «La particularité de la greffe du visage, c'est que le visage est un organe de relation et là où l'identité s'affiche», explique, pour sa part, un psychiatre.