1996 - 2006 n Dix ans déjà depuis la création de l'association des anciens sociétaires du Mouloudia d'Alger dénommée El-Mouloudia et c'est le constat d'échec. Il y a dix ans, toute la famille mouloudéenne, toutes tendances confondues (anciens joueurs, dirigeants, membres de l'association El-Mouloudia), fêtait, à l'hôtel Sofitel d'Alger, le vingtième anniversaire du succès du Doyen et du premier club algérien en Coupe d'Afrique des clubs champions. Un beau prétexte pour se réunir et regarder vers l'avenir avec l'espoir de récupérer le club, à commencer par la section football, vitrine et porte-flambeau du club de chez Sonatrach qui continuait à gérer le club et ses quatorze sections. S'ensuivra alors une rude bataille de négociations entre les membres d'El-Mouloudia, notamment ses deux cofondateurs Abdelkader Drif et Rachid Marif, et les dirigeants de l'entreprise pétrolière, à leur tête l'actuel ministre de l'Energie et des Mines, Chakib Khelil. Ce bras de fer durera cinq longues années et connaîtra, après un premier échec, son épilogue en juillet 2001 avec la signature d'un protocole d'accord entre Sonatrach et El-Mouloudia. Ce fameux document, qui rétrocède la section football aux dirigeants civils, a été paraphé par le défunt Mustapha Katrandji, côté Mouloudia, et M. Hassani, secrétaire général de Sonatrach. Le destin a voulu que le président Katrandji décède après seulement quelques mois de gérance pour que le Dr Mohamed Messaoudi soit investi à l'automne 2001 du poste de premier responsable du club. Dès sa première saison à la tête du doyen des clubs algériens, le Dr Messaoudi commet sa première erreur – qu'il ne reconnaîtra jamais par la suite – en prenant la décision de faire quitter à son équipe le terrain lors du match de Batna contre le CAB après un penalty sifflé en sa défaveur dans les dernières minutes. Cette décision a eu pour effet la défalcation d'un point au MCA qui sera fatidique au club qui rétrogradera en seconde division. Et au moment où tout le monde s'attendait à l'éviction du Dr Messaoudi, celui-ci sera reconduit à la tête du club lors d'une fameuse réunion tenue au stade du 5-Juillet. Ce soir-là, personne n'avait osé défier Rachid Marif et personne n'a osé prendre le club en seconde division parmi tous ceux de l'association El-Mouloudia qui avaient assisté à cette réunion. Seul M. Azef avait quitté les lieux au début des débats. Aidé dans sa tâche par son désormais nouveau bras droit, Tourqui Messaoud, les frères Rachedi et autres Kasbadji et Tafat, sans oublier les Longar et Benslimane, le Dr Messaoudi réussit le pari de faire remonter le club en première division à la fin de la saison 2002/2003. Entre-temps, et depuis 2001 et le passage du MCA sous la coupe d'El-Mouloudia, un homme s'est démarqué : il s'agit d'Abdelkader Drif. Le cofondateur de l'association avait une autre vision des choses puisque, pour lui, l'association devait être dissoute après la récupération de la section football en attendant les deux autres sections. Drif défendra avec beaucoup d'acharnement cette position au point de s'en prendre avec virulence (à travers ses sorties médiatiques et l'animation d'une chronique sur le défunt hebdomadaire Olympic) au ministre Chakib Khelil et Rachid Marif, ce dernier passant au poste de chef du protocole à la présidence de la République tout en démissionnant de l'association El-Mouloudia. Sauf que Marif ne quittera qu'officiellement l'association, car officieusement c'était le «maître à bord». L'homme d'influence. Le grand manitou.