Fête n La célébration du 87e anniversaire de la naissance du Mouloudia d'Alger, mercredi dernier, n'a pas été l'occasion qui aura permis d'apaiser les esprits au sein de la grande famille mouloudéenne ni de resserrer les rangs. Bien au contraire, puisque cette pause commémorative s'est déroulée sous forme de polémique suscitant le courroux des uns et des autres, notamment autour de la situation du club, de son avenir et la reprise de son sigle. En effet, lors d'une conférence-débat organisée mercredi dernier à l'hôtel Moncada par les dirigeants d'avant la réforme de 1977, à leur tête Abdelkader Drif, ces derniers ont fait une déclaration officielle à travers laquelle ils réclament ni plus ni moins la restitution du sigle MCA, détenu jusque-là par l'entreprise Sonatrach. C'est, dit-on, Mohamed Djouad, président du MCA (13 sections sportives) qui serait derrière cette initiative, alors que les membres de l'association El-Mouloudia revendiquent cette démarche inscrite dans le protocole d'accord de 2001. Cependant, la lecture par Abdelkader Drif d'une déclaration officielle des anciens dirigeants (pratiquement tous membres de l'association El-Mouloudia) a provoqué la réaction justement d'El-Mouloudia qui, à travers un communiqué transmis à notre rédaction, a dénoncé cette initiative et mettant en garde contre toute autre démarche en dehors du cadre de ladite association, seule à détenir la légitimité (composée en majorité de membres du dernier conseil d'administration du MCA) et la légalité (agréée par la wilaya d'Alger sous le n° 47 du 2 février 1997). Abdelkader Drif, lui, ne partage pas cet avis et, à la limite, ne reconnaît pas l'association El-Mouloudia dont le président Zedek rappelle qu'elle a amendé ses statuts l'été dernier pour inclure la vocation sportive en plus de celle culturelle. L'ancien président du MCA préconise à ce que Sonatrach restitue le sigle du club dans le cadre de la loi n°90-09 du 5 février 1995 au ministère de la Jeunesse et des Sports (MJS). Pour cela, il faudra faire appel aux anciens dirigeants statutaires du MCA qui organiseront une assemblée générale regroupant toute la famille mouloudéenne afin de dégager un comité provisoire. A ce dernier incombe par la suite la responsabilité d'organiser une assemblée générale élective qui constituera le point d'un nouveau départ et une refondation du club qui, selon les concepteurs de cette démarche, retrouvera sa légalité. Pour leur part, les anciens sociétaires de l'association El-Mouloudia, qui a repris en 2001 la gestion directe et autonome de la section football à la suite d'un protocole d'accord entre cette association et Sonatrach, entreprise qui a parrainé le club vingt-quatre ans durant, se disent prêts à aller en justice pour barrer la route à tous ceux qui veulent agir au nom du Mouloudia. Il faut dire que le passage à El-Mouloudia se voulait au début un saut qualitatif et d'émancipation pour le club, longtemps espéré par les initiateurs et les fondateurs de cette association. Mais que reste-t-il aujourd'hui de tous ces idéaux de la première heure et de cette folle ambition défendue bec et ongles de faire de ce club un grand d'Afrique, à l'image du Ahly ou de l'ES Sahel, mais qui s'est effilochée au fil des ans ? Peu à peu, les actions que s'est attribuées cette association se sont vidées de tout leur sens, alors qu'il était question de reprendre d'autres sections sportives, du moins les disciplines originelles, après avoir donné une dimension de taille à l'équipe de football. Faut-il penser alors que la mission dépassait de loin la volonté de ceux qui ont eu la lourde mission de s'embarquer dans l'après-Sonatrach ? C'est un pas que certains font aisément et sans avoir froid aux yeux puisque qualifiant de catastrophique le bilan de l'association El-Mouloudia depuis sept ans (une descente en DII, des scandales à gogo, une guerre sans merci pour le pouvoir, une gestion d'amateurs, …).