Sacre n En perpétuant la tradition qui veut que le club n'ait jamais perdu une finale, le Doyen s'est adjugé le nouveau trophée de la Supercoupe d'Algérie consacrant la meilleure formation du pays. Quatre mois et demi seulement après avoir décroché sa cinquième Coupe d'Algérie — c'était en juin dernier face à l'USM Alger (2 à 1) — le Mouloudia d'Alger a récidivé hier en enlevant la Supercoupe d'Algérie mise en compétition officiellement, cette saison, par la FAF et son partenaire Ring Nokia Algérie, en battant la JS Kabylie sur le même score de 2 à 1. Un titre de prestige qui consacre un club-paradoxe dont la situation administrative, si on peut la résumer ainsi, passe par de grosses turbulences. En effet, quelques heures seulement avant le coup d'envoi de cette première finale du nom, les représentants, et à leur tête le président Zoubir Bachi, de la Fondation Braham-Derriche, animaient une conférence de presse pour remettre en cause le directoire qui gère actuellement le club, après la destitution du Dr Messaoudi de son poste de président. Les intervenants, au nom de la Fondation et anciennes figures historiques du Doyen, ont, en fait, remis en cause tous les processus par lesquels le club est passé, c'est-à-dire de la réforme sportive de 1977 au passage du club sous la coupe de l'association El-Mouloudia depuis 2001, en passant par les années Sonatrach, oubliant dans la foulée qu'ils ont été à chaque fois partie prenante de près ou de loin de tous ces processus. C'est à une sorte d'exorcisme que s'adonnent aujourd'hui plusieurs Mouloudéens allant jusqu'à diaboliser celui qui a été longtemps considéré comme le grand manitou, Rachid Marif. Dans un passé très récent, on louait ses engagements et son rôle prépondérant dans la vie du club. Rares sont également ceux qui ne le sollicitaient pas pour un service (poste de travail, agrément pour journal, recommandation pour des affaires personnelles, etc.). Aujourd'hui, Marif est jeté en pâture et on a du mal à croire ceux qui le font. Ils manquent de crédibilité, dirions-nous. Toujours est-il que, même dans la tourmente, le MCA a réussi à enrichir sa vitrine d'un nouveau titre, qu'il possède un effectif capable de décrocher d'autres consécrations et que son équipe cadette est en train de faire un malheur dans son championnat. En somme de bonnes nouvelles pour un Doyen qui ne veut pas mourir ni s'enliser dans une guerre inutile.