Palliatif n En vue de faire face au phénomène de la sécheresse qui se répercutera négativement sur la production, de grandes quantités de céréales ont été importées l'été dernier. «Il faut admettre que l'Algérie est un pays situé dans une zone aride et le manque de pluviosité d'une année à une autre n'est pas un phénomène étrange. La saison agricole sera sérieusement menacée si cette situation persiste jusqu'à la fin novembre», a souligné , hier, Saïd Barkat, ministre de l'Agriculture et du Développement rural, en marge de la tenue des premières assises nationales sur la vulgarisation agricole organisées à l'Institut national de gestion et de planification (Isgp). Pour lui, l'Algérie, en dépit du manque de pluviosité, est disposée à produire car «aujourd'hui, nous utilisons le système du goutte-à-goutte dans l'irrigation et nos barrages comptent des quantités assez importantes d'eau». Concernant l'effet de cette situation sur une éventuelle flambée des prix des produits de large consommation, notamment le lait et le pain, qui commence, d'ores et déjà, à susciter l'inquiétude des citoyens, le ministre a rassuré que «l'augmentation des prix des aliments de base n'aura pas lieu malgré la sécheresse et l'Etat dispose de réserves de blé et de moyens suffisants pour couvrir les besoins de plusieurs mois». La production nationale en céréales ne couvre que 50% des besoins du marché local et l'importation de ces produits est devenue inévitable depuis plusieurs années et nous prenons à chaque fois des mesures préventives dans ce sens.» Le ministre a mis l'accent sur «l'urgence de l'actualisation et de la mise à niveau des programmes de formation dans le domaine de la vulgarisation agricole» et d'assurer aux agents communaux un recyclage conforme aux nouvelles donnes technologiques, climatiques et économiques imposées sur le plan local et international. Pas moins de 1 400 vulgarisateurs agricoles, dont 54% de femmes, ont été formés ces dernières années dans les treize centres de formation spécialisés que compte le pays. Il a, en outre, mis l'accent sur la nécessité d'augmenter le nombre de ces instituts pour être au diapason des défis du développement du secteur, rappelant que «l'Algérie disposait de 64 instituts spécialisés, il y a 20 ans, alors qu'aujourd'hui, elle n'en compte que 13». Une Ecole supérieure de l'agriculture et de la foresterie sera mise en place incessamment et ce conformément aux directives du Président de la République qui a également insisté, lors de son audition du premier responsable du secteur en octobre dernier, sur la nécessité de créer une banque spécialisée dans l'agriculture. Selon les spécialistes, la «vulgarisation agricole» couvre toutes les activités liées au travail de la terre qu'il s'agit de promouvoir, de soutenir et de protéger, y compris la réhabilitation des vieux métiers de l'agriculture (semeurs, laboureurs, greffeurs...) qui tendent à disparaître sous la poussée des cultures intensives et extensives.