«Le taux de remplissage est de 59% à l'est du pays, il est de 45% au centre et évalué à 27% à l'ouest». En dépit du manque de pluviosité, il n' y a pas lieu de s'inquiéter. «On n'est pas dans la zone rouge, la situation n'est pas inquiétante pour l'instant» a rassuré hier, H'cène Boutagou, directeur général de l'Agence nationale des barrages qui s'exprimait en marge de la séance d'ouverture des plis pour le transfert Sétif-Hodna, qui s'est déroulée hier, au siège de son établissement. Appuyant ses dires, M.Boutagou avance les derniers taux de remplissage des barrages: «Le taux de remplissage de nos barrages est de 59% à l'est du pays, il est de 45% au centre et il est évalué à 27% à l'ouest, la seul inquiétude actuelle se situe au niveau du Chellif où le taux de remplissage est de 17%». Il apparaît ainsi que les barrages indiquent les normes saisonnières à l'exception de l'ouest du pays comme l'a signalé, il y a quelques jours, le ministre des Ressources en eau, Abdelmalek Sellal. L'Algérie est loin de la situation de sécheresse qu'elle a vécue en 2002 quand les pouvoirs publics pensaient sérieusement à importer de l'eau. Les spécialistes soulignent que jusqu'à présent il n'y a rien d'irréversible. Si la pluie revient dans les prochains jours, la situation deviendra normale. Si le mot sécheresse n'est pas approprié pour cette situation, le manque de pluies, en revanche demeure un fait. Le ministère des Affaires religieuses a réagi à cette situation en appelant les imams à effectuer la prière de l'Istisqaa (rogation pour la pluie) dans toutes les mosquées du pays. Depuis des décennies, l'Algérie fait face au problème de la disponibilité de l'eau. Il faut remarquer, par ailleurs, à quel point l'Algérie dépend encore des eaux de pluie qui, elles, sont aléatoires dans un pays semi-aride. Pour rappel, en 2002, le pays a réellement frôlé la catastrophe puisqu'on apprendra plus tard que l'Algérie ne disposait que de 70 jours de réserve. Un sérieux problème de sécurité nationale. C'est pour cette raison que l'Algérie a pris en charge ce problème à bras-le-corps. Les pouvoirs publics ont orienté les efforts sur une politique de construction de barrages, forages, d'usines de dessalement en vue de mobiliser le maximum de ressources. Le secteur de l'hydraulique a été classé stratégique et a bénéficié d'un programme de développement sur la période 2005-2009, incluant de grands projets dont la majorité des opérations inscrites sont effectivement lancées sur le terrain. Cette stratégie devrait porter le nombre de barrages qui était de 47 en 1999 à 69 en 2009. L'enveloppe globale de l'investissement pour les projets du secteur de l'eau en Algérie est estimée à 12 milliards de dollars pour 2005-2010. Les ressources en eau mobilisables de nos jours sont estimées à 6,3 milliards de m3.