Selon le directeur de la protection de la faune et de la flore à la DGF, la plupart des espèces menacées de disparition dans notre pays vivent dans le Sud et les Hauts-Plateaux. «La gazelle dama, par exemple, est présente dans les wilayas de Tindouf, Tamanrasset et Illizi, le fennec à El-Oued, Tamanrasset, Illizi, Adrar, Ghardaïa et Béchar, l'ibis chauve — qui est une espèce très rare — à El-Bayadh, le fouette-queue à Adrar, Biskra, Tindouf, Tébessa, M'sila et Naâma», dit-il. Et de préciser que seuls le cerf de Barbarie (dont la présence a été signalée à El-Kala dans la wilaya d'El-Tarf, Guelma et Souk-Ahras), la tortue grecque et l'erismature à tête blanche vivent exclusivement dans le nord du pays. La sensible diminution des effectifs de ces espèces est due essentiellement au braconnage, selon notre interlocuteur : «La plupart de ces espèces vivent en plein désert, le premier responsable de leur disparition ne peut être que l'homme qui les chassent pour se faire de l'argent.» Cela veut-il dire que les feux de forêt ne sont pour rien dans cette situation ? «Absolument, répond notre interlocuteur, car la plupart de ces espèces ne vivent pas dans les forêts.» Dans son dernier rapport sur les espèces menacées d'extinction à travers le monde, l'Uicn a noté que les animaux et les plantes qui vivent dans les déserts et les zones arides sont parmi les plus rares et les plus menacés. Et d'ajouter : «Lentement mais sûrement, les déserts se vident de leur faune et de leur flore diverses et spécialisées, pratiquement à notre insu.» Selon cette organisation mondiale, «la gazelle dama, déjà considérée en danger en 2004, a subi une perte de 80% de ses effectifs en 10 ans en raison d'une chasse non contrôlée, elle est aujourd'hui classée dans la catégorie en danger critique d'extinction».