La datation au carbone 14 de fragments de cèdre a permis de faire remonter le Médracen à la seconde moitié du IVe siècle ou au début du IIIe siècle avant J.-C. Il est contemporain, voire un peu plus ancien que le Mausolée Royal de Maurétanie de Tipaza. Si la forme en tumulus du mausolée appartient à la tradition architecturale berbère (la bazina), les éléments de décoration, eux, dénotent des influences étrangères : les colonnes disposées sur le pourtour du monument sont de style dorique, la corniche, qui coiffe l'ensemble, est, elle, à gorge égyptienne. Le colonel Brunon, qui a procédé au XIXe siècle aux fouilles du Médracen et qui a parlé à son propos d'incinération, pense que le monument a servi à recevoir les cendres d'un proche du roi qui l'a fait construire. Mais on ignore tout de ce roi, ni de l'époque exacte à laquelle il a vécu : aucune source antique ne le cite, en effet. La tradition locale, elle, attribue le tombeau à Madghes, d'où le nom de Médracen, en berbère Imedghasen, que les auteurs musulmans tiennent pour l'un des ancêtres des Berbères, aux côtés de Mazigh. Le nom de Madghes figure, en tout cas, dans l'onomastique berbère du Moyen Age.