Même si on ignore à quel personnage le Mausolée royal de Maurétanie a pu servir de sépulture, il n'y a pas de doute que ce monument est un monument funéraire. Il présente toutes les caractéristiques des monuments funéraires berbères de l'antiquité : construction sur une élévation, orientation selon les points cardinaux, présentation en tumulus, etc. La présentation en tumulus caractérise le mieux la tombe berbère. Depuis la préhistoire : c'est la fameuse bazina, caveau réduit aux dimensions du corps, fermé avec des dalles et recouvert d'un tumulus de terre ou d'un amas de pierres pour signaler la tombe. Si l'architecture générale du Mausolée royal et ses aménagements intérieurs sont autochtones, les chapiteaux et les sculptures de couronnes de fleurs qu'ils portent sont de style ionique. Les bases des couronnes, elles, rappellent les dessins des stèles puniques du IIIe siècle avant J.-C. Ces détails extérieurs, qui révèlent des influences étrangères, favorisent une datation tardive du monument (le IIIe siècle avant J.-C.). Ce monument a alimenté de nombreuses légendes, dont celle du jeune berger qui, trouvant l'entrée du tombeau, a trouvé un trésor. Au XVIIIe siècle, le bey Baba Mohammed ben Othman l'a fait bombarder pour y pratiquer une ouverture, mais il était plus solide qu'il ne le croyait.