En fait, le site de Tipaza a été occupé dès la préhistoire. Au lieudit Falaises rouges, dans la région de Aïn Tagouraït, on a découvert, au cours de fouilles menées par F. E. Roubet, des traces d'industrie qu'une datation au carbone 14 fait remonter à environ 30 000 avant J.-C. A l'est, c'est le gisement de Kouali, fouillé à partir de 1947 par des chercheurs américains et qui, lui aussi, a révélé d'importants vestiges. On a découvert dans la grotte de Rassel des restes d'animaux, consommés par les habitants des lieux, les Ibéromaurusiens, du gibier provenant de la montagne, mais aussi des escargots, des patelles, des moules, c'est-à-dire des produits de la mer. C. Brahimi, qui a coordonné les fouilles, écrit à ce propos : «Il y a là, peut-être, le témoignage d'un mode de vie ayant atteint une sorte d'équilibre, combinant les ressources cynégétiques et celles de la mer.» On a également découvert, dans la grotte de Rassel, un squelette dont les incisives ont été enlevées : ce rite, courant durant le néolithique, a fait remonter ces restes humains à cette période que les spécialistes situent entre 4 500 et 5 500 avant J.-C. Signalons pour finir que c'est à Tipaza, au Chenoua, qu'a été découvert l'objet de bronze – un couteau — qui prouve la réalité d'un âge du bronze au Maghreb, réalité niée par certains auteurs.