Résumé de la 22e partie n Zohra retourne chez Fadhéla. Elle la monte de nouveau contre son mari, sous prétexte qu'il ne l'a pas informée qu'il a une nouvelle secrétaire. Quand il rentre, en fin de journée, Mohamed trouve les enfants au salon, en train de faire leurs devoirs. Fadhéla, elle, lit un magazine. Voilà une image idyllique qu'il n'a pas vue depuis longtemps ! Sihem, l'aînée, le salue. — Pas trop fatigué, papa ? — Non, mon ange, dit-il. Il a également un mot gentil pour Amin et Zohir puis il va vers Fadhéla. — Et toi, ça va ? — Oui, dit-elle, sans lever les yeux de son magazine. Si tu veux un café, il y a une thermos dans la cuisine, la bonne l'a préparé avant de partir. — Ce n'est pas de refus, dit-il. Il enlève sa veste et va à la cuisine. La thermos est, en effet, là, et le café est bien chaud. Il s'en sert une tasse qu'il porte aux lèvres. Il le recrache aussitôt. — Pouah, c'est infect ! Il retourne au salon. — Dis donc, qu'est-ce que ce café ? Il est infect ! Fadhéla lève les yeux vers lui. — Infect ? Nous en avons tous pris... Il est ce qu'il y a de plus normal ! — Et moi je te dis qu'il est anormal ! Fadhéla s'emporte. — Qu'est-ce que cette histoire ? — Il n'y a pas d'histoire, je trouve que le café est infect, un point c'est tout ! Sihem intervient : — Papa, si tu le trouves mauvais, ne le bois pas ! Fadhéla la foudroie aussitôt du regard. — Toi, garde tes conseils pour toi, le café est bon, tu lui ajoutes du sucre et tu le prends ! Mohamed réfléchit et se dit qu'il est inutile de déclencher une querelle pour des futilités. — Tu as raison, il n'est pas assez sucré. Je vais lui en ajouter et prendre une tasse. Il retourne dans la cuisine. La tasse qu'il s'est versée est encore là. Il la porte au nez et découvre que le café a une odeur fétide. Pas question de boire ce liquide infâme. Il verse la tasse dans l'évier. — Mais qu'est-ce que la bonne a bien pu mettre dans la cafetière ? Il se rappelle aussitôt le brasero dégageant une odeur nauséabonde et le talisman contre le «mauvais œil» : et si le café faisait partie de cette panoplie d'objets destinés à le «protéger» ? De la magie, pire, de la sorcellerie ! Il réfléchit. Comment Fadhéla, rivée à son fauteuil roulant et ne sortant qu'avec son aide, a-t-elle pu se procurer ces produits ? Il pense aussitôt à la bonne... elle s'entend bien avec elle et il suffit qu'elle lui glisse un billet dans la main pour qu'elle lui procure tout ce qu'elle veut. Demain, il attendra qu'elle arrive, avant de partir au bureau. Il lui tirera discrètement les vers du nez ! (à suivre...)