Résumé de la 11e partie n Depuis qu'il sait que sa mère marche et qu'elle le cache à sa famille, pour continuer à faire des pressions sur son mari, Amine a changé de comportement avec elle. Comme d'habitude, c'est seulement quand tout le monde est absent que Zohra arrive. Elle frappe deux petits à la porte, demande, dans l'embrasure de la porte à la femme de ménage, si tout le monde est parti et entre. — Et Fadhéla ? demande-t-elle à la femme de ménage — Elle est dans sa chambre. Zohra s'y précipite. Fadhéla est debout devant sa coiffeuse et se maquille. — Tu es folle ! s'écrie Zohra, tu ne devrais pas quitter ton fauteuil roulant ! — Il n'y a personne. Mohamed est au travail et les enfants à l'école ! — Et la bonne ? Tu l'as oubliée ? Elle pourrait te voir et le rapporter ! Tu veux qu'on découvre ton secret ? Fadhéla se remet sur son fauteuil. — Je t'avoue que j'éprouve un plaisir sans fin à me mettre debout ! — Je comprends, dit Zohra, mais n'oublie pas que sans ce fauteuil tu ne tiendrais plus Mohamed ! — C'est vrai, dit-elle Elle réfléchit. — Mais je ne vais pas continuer à jouer la comédie toute ma vie ! — Bien sûr, mais il faut prendre le temps de reconquérir ton mari... La jeune femme la regarde. — Tu crois que je peux encore ? — Oui, mais tu vas changer de tactique... Tu vas faire semblant d'être encore plus malade... Tu le culpabiliseras pour qu'il se rapproche de toi ! — Ce sera difficile, je t'ai déjà raconté comment il me traite ? — Oui, c'est parce que tu l'agresses ! — Je ne peux m'empêcher de lui faire des reproches ! — Eh bien, désormais, il faudra te calmer... Quand tu t'emportes, tu lui donnes des raisons pour qu'il s'éloigne de toi ! — C'est vrai... A chaque dispute, il va dormir au salon ! - Eh bien, il ne faut plus que ça arrive... Rapproche-le de toi... culpabilise-le, en parlant le plus souvent de l'accident, rappelle-lui les souvenirs d'autrefois, quand tu avais l'usage de tes jambes ! il saura que si tu ne marches plus, c'est sa faute ! Fadhéla rit. — Je ne marche plus... Ah, s'il savait ! — Il faut le faire souffrir... Et puis, tu ne vas pas remarcher comme ça, par miracle ? Dis-lui de t'emmener en consultations... A Paris, par exemple ? Ce sera un petit voyage intime ! L'évocation de Paris la met en colère. — Paris, il y a emmené sa secrétaire ! — Eh bien, il faut qu'il t'y emmène, à ton tour ! Il te doit bien cela, lui qui t'a clouée sur un fauteuil roulant ! (à suivre...)