Dans ce créneau, il faut savoir séparer le bon grain de l'ivraie. N'est pas libraire qui veut et, à Alger, seuls quelques professionnels peuvent encore se targuer d'exercer ce métier dans toute la noblesse du terme. Le métier de libraire regroupe différents spécimens. Des gens qui connaissent leur métier, d'autres qui ont moins de compétences, mais dont l'amour affiché pour le livre compense les lacunes de gestion et, enfin, les vendeurs de livres, notamment ceux qui se spécialisent désormais dans le livre religieux objet de tant de dérives. Dans cette catégorie, on trouve toutes sortes de littérature incendiaire, faisant parfois l'apologie du terrorisme. Ceci pour illustrer l'importance de ce métier, relais de propagande, mais aussi de bon savoir. Au-delà des questions idéologiques et politiques, le métier exige un savoir-faire. En quoi consiste donc le métier de libraire ? Selon les spécialistes en la matière, cette activité plonge ses racines loin dans le temps. Le libraire n'est pas seulement un commerçant qui vend des livres, il joue un rôle fondamental auprès du public qu'il doit accueillir, conseiller et guider dans ses choix. C'est également un passionné de lecture, qui tente, à chaque fois, de partager ses goûts, son choix à un public demandeur. Il évolue en s'informant en permanence, par la lecture de la presse et des revues professionnelles et par l'écoute des émissions littéraires. Dans les pays développés, l'important est de maîtriser la connaissance des catalogues, mais rien ne remplace l'enthousiasme du libraire, souvent facteur déterminant dans la fidélité des clients. Souvent, le libraire est décrit comme un personnage curieux et rigoureux. En France, à titre d'exemple, on commence comme vendeur débutant, puis vendeur qualifié ; des années plus tard, on prétend à la responsabilité d'un rayon.