Résumé de la 5e partie n Les enquêtes sur les assassinats piétinent, aussi bien à New York qu'à Munich. Les deux veufs exercent la même profession et ont chacun une maîtresse qu'il ont connue en voyage. Le petit grain de sable vient d'un obstiné par principe. C'est un policier milanais, à qui la police allemande a demandé les renseignements d'usage sur la jeune et jolie Luisella Porta. Luisella, la maîtresse de Munich, est insoupçonnable. Il s'agissait seulement d'une enquête de routine. Il fallait bien mettre quelque chose dans le dossier du procureur. La même demande a été faite, toujours par routine, pour Maria Mendez. Mais... C'est à Rome que se trouve le grain de sable obstiné. Sans lui, cette histoire n'aurait jamais été révélée. Elle ferait partie de ces crimes parfaits que nous soupçonnons, mais auxquels nous n'assistons jamais en détail, et pour cause. L'obstiné se nomme Nizzio. Inspecteur Nizzio. Petit, fouineur, Romain dans l'âme et d'une obstination d'archéologue. C'est son tempérament. Il s'est rendu à l'adresse indiquée sur le passeport de Luisella, il a vu les parents, dont il n'a pas appris grand-chose, il s'est rendu ensuite à l'agence de voyages, où on lui a confirmé que la jeune femme était un excellent élément, d'un professionnalisme parfait, et qu'elle avait vécu pendant trois ans, avec un jeune footballeur, des amours tumultueuses. Le footballeur était Sicilien et jaloux. Jaloux, c'est un point commun à beaucoup d'Italiens. Mais lorsqu'un Romain entend parler d'un Sicilien et qu'il s'agit de l'obstiné inspecteur Nizzio... Cela lui met la puce à l'oreille. Nizzio va donc interroger le footballeur, alors que personne ne le lui a demandé. Alors qu'en principe, un amant délaissé et jaloux s'attaquerait ou à sa maîtresse ou à son rivaI. Mais pas à la femme de ce rivaI. Nizzio y va quand même. Une idée comme ça... L'apollon a les traits réguliers et la grâce du discobole. Beau comme un dieu du stade, mais un petit pois dans la tête. Oui, il était amoureux, eh oui, il était jaloux. Les dernières semaines de son union avec Luisella furent donc très mouvementées. Il ne refuse pas d'avouer qu'il s'est même rendu aux Baléares, à l'hôtel Formentor, où elle se trouvait pour son travail, afin de la surveiller et de la surprendre. Et il l'a surprise. «Avec Albert Strauss ? demande l'inspecteur Nizzio, mine de rien. — Exactement. — Vous l'avez vu, lui ? — ?a oui, je l'ai vu. — Vous vous êtes bagarrés ? — Une fois, au bar de l'hôtel. On a failli se battre, mais ça a tourné court. — Vous étiez où, le 2 novembre 1968 ? — A Milan, pour un match.» Alibi incontestable. Il y a les photos, les résultats du score, les interviews dans la presse. Il ne pouvait être en Allemagne en train d'étrangler, Dieu sait pourquoi, la femme de son rival, qui elle, ne lui avait rien fait. Evidemment, un Sicilien peut toujours commanditer un crime de loin, la mafia est là pour ça. Mais là encore, c'était le rival ou Luisella... «Donc vous avez failli vous bagarrer. — Ben oui. J'étais tellement énervé qu'en entrant dans le bar la première fois, j'ai vu Luisella avec un type, un petit mec trapu, j'ai cru que c'était lui son amant, je me suis jeté dessus, sans rien écouter, j'étais mort de rage, et là-dessus voilà qu'un autre type arrive, un grand blond, avec des mâchoires carrées, des dents blanches, et c'était lui, le salaud... J'ai pas eu le temps de me retourner, les loufiats de l'hôtel m'ont viré. Je m'étais gouré de mec... J'avais pas l'air malin... (à suivre...)