De l'aveu même de certains députés, le manque de formation spécialisée en économie et en finances fait que la loi de finances est débattue de façon expéditive. Généralement, le ministre des Finances expose une lecture chiffrée en termes de dépenses et recettes du budget de l'Etat sans qu'il y ait un débat de fond au préalable sur la structure de financement de certains secteurs. «Il aurait mieux valu pour l'Exécutif d'établir des rapports exhaustifs sur les secteurs en citant les blocages et autres contraintes qui retardent les projets de développement», souligne un député FLN. De son côté, Abbas Mekhalif, qui assure la présidence parlementaire de ce même parti, estime que «c'est au législateur, c'est-à-dire au député de fixer les lois que le gouvernement doit s'appliquer à appliquer». Mais parfois, c'est le contraire qui se produit. L'Exécutif gouvernemental se croit investi par une mission supérieure à celle de la législation parlementaire, ce qui fait de l'APN une simple chambre d'enregistrement de doléances et non un Parlement indépendant. «Parfois, un simple cadre dans un ministère nous donne une copie d'une loi alors que notre rôle est de demander des comptes à un gouvernement», déplore le président du bloc parlementaire du FLN.