Diagnostic n La situation d'abandon dans laquelle se trouvent les sites touristiques de la wilaya est «inquiétante», indiquent les professionnels du secteur. Les trois zones d'expansion touristique (ZET), créées durant les années 1980 à K'sob, Bou Saâda et Maâdhid, dans la wilaya de M'sila, sont toujours désertées par les investisseurs, déplore le directeur du tourisme. Selon ce responsable, les trois ZET s'étalant sur 10 hectares pour K'sob, 45 pour Bou Saâda et 12 pour Maâdhid, ont été instituées depuis environ vingt ans en vue d'attirer les investisseurs, tant du secteur public que du privé. «Après deux décennies, ces zones restent des territoires entièrement vides», constatent les opérateurs du secteur du tourisme, qui expliquent «le désintérêt des investisseurs par plusieurs facteurs dont le mauvais choix des sites destinés à l'implantation de ces zones d'expansion». Ils en veulent pour preuve le cas de la ZET de Bou Saâda, qui se trouve à l'écart de tous les sites touristiques célèbres de cette «oasis du bonheur» qui garde jalousement en son giron l'oued Bou Saâda, le moulin Ferrero, la vieille ville, le musée Hadj-Etienne-Dinet et la séculaire oasis. Plusieurs kilomètres séparent ces sites de cette ZET de 45 ha qui longe la route vers Sidi Ameur, Oued Mittar et la nouvelle ville, mais qui présente toutefois un paysage totalement désert. K'sob et Maâdhid, proches du chef-lieu de wilaya, sont également implantées bien loin des sites touristiques et archéologiques appartenant aux diverses périodes de l'histoire nationale. Pourtant, explique-t-on, ces trois régions ainsi que celle de Dhalaâ (célèbre pour son potentiel hydrominéral) présentent des atouts de grande importance pour le développement du tourisme dans cette région des Hauts-Plateaux. La disparition des petites activités du tourisme et des guides touristiques aurait également contribué au recul du secteur, estiment les associations et acteurs concernés. Selon l'administration du tourisme, cette lacune pourrait être rattrapée à moyen terme et progressivement avec la prise en charge de cette formation spécialisée par le secteur ou par celui de la formation professionnelle. En parallèle aux actions et idées de développement, des contacts avec les services de la formation professionnelle sont en cours pour proposer des formations dans les métiers touristiques et de l'artisanat traditionnel, affirme le directeur du tourisme. Selon des professionnels du secteur, les actions ponctuelles menées pour la réhabilitation du célèbre moulin Ferrero ont été insuffisantes au regard de l'état de dégradation avancée du site. De même, l'opération de requalification de la vieille ville de Bou Saâda est restée inachevée et les petites actions de restauration menées se sont révélées «en total déphasage avec son architecture originale», constatent les cadres du secteur, qui estiment que les agences touristiques ont également une part de responsabilité dans la promotion et le développement du tourisme dans la région.