Résumé de la 31e partie n Mohamed doit partir en mission. Il emmène avec lui des cadres de son entreprise et sa secrétaire. Fadhéla ne le sait pas, bien sûr. Elle a fini par se calmer. Peut-être s'est-elle rendu compte qu'elle a été trop loin et qu'à force de tirer sur la corde, elle finirait par casser. Et puis, comme Mohamed va partir en voyage, elle a décidé de lui laisser la paix : elle a compris, bien que confusément, qu'il pourrait se lasser de ses querelles et s'en aller. Quoi de plus tentant, pour un homme qui veut changer d'air, qu'un voyage ? La veille du départ, il prépare sa valise. Fadhéla le rejoint et lui demande s'il veut de l'aide. Il la regarde, apitoyé : comment peut-elle l'aider, alors qu'elle est clouée dans son fauteuil roulant ? Mais il ne veut pas l'offusquer. Peut-être, se dit-il, cherche-t-elle un prétexte pour se disputer avec lui. — Si tu veux, dit-il. Elle pousse son fauteuil jusqu'à l'armoire. — Prends la chemise blanche à rayures bleues, dit-elle. Il la prend. — Et le pantalon gris, ajoute Fadhéla. Je me demande pourquoi tu ne l'as pas pris, alors qu'il te va très bien ! — Tu crois, dit-il, je croyais que le pantalon noir... — Il a des fils qui sortent par endroits... Il prend le pantalon qu'il a rangé et il découvre, en effet, qu'il y a, par endroits, des fils qui sortent. — Et les costumes ? demande Fadhéla, — J'ai pris le noir... — Non, prends le gris... tu n'as pensé à n'en prendre qu'un ? — Oui, dit-il, juste pour le premier jour... — Non, non, tu dois mettre un costume tous les jours ! Remets à leur place les pantalons... Garde le costume noir, ajoute le gris et le beige...Un directeur doit être élégant ! — Tu as raison, mais je dois prendre aussi des pantalons ! — Je te dis que les costumes suffiront ! Elle a haussé le ton, prête à s'emporter, mais elle se ressaisit : elle ne va pas se disputer avec lui, la veille de son départ en voyage ! — Bon, finit-elle par dire, fais ce qu'il te plaît ! Elle pousse son fauteuil vers la sortie. — Où vas-tu ? — Je vais dormir, je suis fatiguée ! Il la regarde s'en aller. Elle n'a pas pu garder son calme. Décidément, sa femme ne changera pas. Quand il va dans la chambre, il la trouve en train de ronfler. Elle ronfle si fort qu'il se dit qu'elle doit seulement faire semblant de dormir. Comme il partait tôt, il croyait qu'elle n'allait pas se lever pour lui dire au revoir. A la dernière minute, alors qu'il prend congé des enfants, elle arrive, en poussant son fauteuil. — Sois prudent, lui dit-elle, ne fais pas de bêtise ! Conseil ou menace ? Il préfère ne pas répondre. Dehors, le chauffeur venu le chercher, klaxonne. (à suivre...)