Résumé de la 20e partie n Fadhéla force Mohamed à mettre sur son bureau un talisman «contre le mauvais œil», mais l'homme n'est pas dupe, il sait contre quoi sa femme veut le «protéger». La secrétaire est déjà là quand il arrive au bureau. Il lui dit bonjour et lui donne l'instruction de ne lui passer aucun coup de téléphone, à l'exception de ceux de ses supérieurs ou de sa famille. Il a, aujourd'hui, beaucoup de travail. Il n'a même pas le temps de remarquer que sa nouvelle secrétaire porte une tenue légère – un jean et un tee-shirt au large décolleté qui découvre son cou d'une blancheur immaculée. A peine s'est-il installé que le téléphone sonne. C'est la secrétaire. — Allô... un coup de fil pour vous. Je viens de vous dire que je ne suis pas là. — C'est votre femme, monsieur. Il a envie de dire : «Je ne suis pas là», mais il change d'avis : Fadhéla pourrait se faire des idées et cela pourrait provoquer une querelle. — Passez-la-moi ! Elle lui passe donc son épouse. —Tu as changé de secrétaire ? demande méchamment Fadhéla. — Ah, tu t'en es rendu compte ? — Tu ne me l'as pas dit ! — C'est récent, explique Mohamed. — Bon, dit Fadhéla, nous en parlerons plus tard, je t'appelle pour le talisman... — Quel talisman ? demande Mohamed. — Quoi, tu as oublié le talisman que je t'ai donné contre le mauvais œil ? Il met la main à la poche et le tire. — Ah, oui, le talisman contre le mauvais œil, je l'ai... — Mets-le sur ton bureau ! Il le pose sur son bureau. — Il faut qu'il soit bien en vue pour que toute personne qui entre dans ton bureau le voie... — D'accord, d'accord ! — Gare à toi si tu ne le mets pas ! J'ai des moyens de le vérifier. Et elle raccroche. Mohamed dit un juron. Cette femme, se dit-il, est folle : elle le prend pour le dernier des imbéciles ! S'il fait ce qu'elle dit, ce n'est pas parce qu'il a peur d'elle ou qu'il a toujours du remords par rapport à l'accident qui a rendu sa femme impotente – il aurait pu l'être lui-même — non, s'il fait ce qu'elle dit, c'est parce qu'il en a assez des querelles, c'est parce qu'il a pitié de ses enfants... Il prend le talisman, le regarde attentivement et soupire : «Je la croyais plus intelligente !» Il ouvre un tiroir, le fourre entre des documents et s'empresse de le fermer. Ce talisman, il l'a compris, ce n'est pas contre le mauvais œil, mais contre les jolies femmes : depuis qu'elle est clouée dans son fauteuil, Fadhéla croit qu'il la trompe. C'est sans doute sa sœur, Zohra, qui lui a mis cette idée en tête. Heureusement qu'elle ne vient plus à la maison, depuis qu'il s'est montré froid avec elle. (à suivre...)