Le nouveau train de vie des Algériens entraîne inéluctablement un coût pour l'environnement. Nos grandes villes, puisqu'elles sont les plus peuplées, consomment, à elles seules, plus d'un quart des ressources naturelles du pays, plus que n'importe quelle autre région du pays, estime-t-on au département de l'Environnement, où l'on met en relief «la combinaison d'un fort taux de croissance de la population, de la consommation des ressources naturelles et de la pollution» avec comme résultat une grosse empreinte écologique. Alger, Oran, Annaba, les trois villes réunies rejettent près du quart des émissions globales de dioxyde de carbone et autres gaz dangereux à forte teneur en toxicité. Avec plus de 3 millions de véhicules à la fin de 2005 et un taux de pénétration estimé entre 150 000 et 200 000 nouveaux véhicules annuellement, (contre 400 000 à la fin des années 1980), le secteur des transports génère, à lui seul, un tiers des émissions de dioxyde de carbone. En moyenne, un automobiliste algérien passe entre 45 minutes et une heure et demie chaque jour dans les embouteillages aux heures de pointe, avec comme principal résultat une condensation de rejets de gaz dans des espaces réduits. Avec l'urbanisation grandissante et tous azimuts constatée plus perceptiblement dans les villes et dans leur périphérie, l'Algérien augmente aussi le volume des matières premières utilisées dans les constructions, sans compter le volume d'énergie pour le chauffage et la climatisation. Chaque jour, le consommateur algérien jette, en outre, entre 2 kg et 2,5 kg de déchets. Cette flambée de la consommation due à l'augmentation de la population et des besoins, a son revers : les pannes d'électricité, par exemple, augmentent depuis plusieurs années. La multiplication des zones polluées et polluantes se fait de plus en plus sentir. L'émergence des maladies dites de l'environnement est plus ou moins d'actualité et la réalisation d'infrastructures se rapportant à la préservation de l'écosystème grève davantage le budget de l'Etat, en l'absence du privé qui, à l'heure actuelle, est loin d'avoir cette culture «écolo» qui consiste à éliminer les procédés néfastes pour les remplacer par des pratiques plus «clean». En somme, une multiplication de causes qui conduisent aux mêmes effets : un impact sur un environnement déjà fortement ébranlé.