Selon un rapport présenté récemment à Manama, au Bahreïn, lors de la première Conférence arabe sur l'environnement et le développement, la dégradation de l'environnement dans les pays arabes leur coûterait chaque année 5% de leur PIB. Le rapport intitulé "L'environnement arabe et les défis de l'avenir", élaboré par des experts arabes indépendants, met ainsi en garde contre une éventuelle pénurie d'eau potable, contre la désertification, la pollution de la mer et de l'air dans les pays arabes, et ce, en raison des changements climatiques. Ainsi, les auteurs précisent dans ce rapport que "ces changements climatiques, la croissance démographique et le rythme rapide du développement urbain et économique dans certains pays arabes sont autant de facteurs qui multiplient les risques écologiques dans la région". Ce rapport ajoute qu'ils précisent que "l'exploitation inadéquate des ressources naturelles sape le développement économique et les efforts pour réduire la pauvreté" dans le monde arabe. Ils déplorent par ailleurs que "le coût annuel de la dégradation de l'environnement dans les pays arabes atteint en moyenne 5% de leur PIB". En parallèle, le même rapport souligne que la désertification constitue la plus grande menace pour les terres arables dans la région arabe. Le document souligne aussi la hausse, au cours des trois dernières décennies, du taux des émissions de dioxyde de carbone par individu dans la plupart des pays de la région arabe. L'étude a également relevé la persistance de la dégradation de la qualité de l'air dans les villes arabes en raison des déchets durs non traités estimés à 200.000 tonnes/jour dans le monde arabe.Entre autres défis environnementaux, auxquels fait face la région arabe, figurent les retombées des changements climatiques, précise le document, prévenant que la région connaîtra une grande pénurie d'eau à l'horizon 2025, alors que le niveau de la mer montera d'un mètre ce qui causerait, selon l'étude, la perte de 12 à 15 % des terres agricoles dans la région du Delta du Nil, outre une hausse de la température entraînant la multiplication des sécheresses.En dépit de ce tableau peu reluisant, le rapport se veut, tout de même, rassurant sur la situation de l'environnement dans la région arabe, une situation "qui n'est pas désastreuse", d'autant qu'une prise de conscience de plus en plus croissante est enregistrée dans les pays arabes. L'étude a, néanmoins, appelé les gouvernements arabes à accorder davantage d'intérêt aux principaux problèmes environnementaux dans le monde arabe, à consacrer une grande partie de leurs budgets au financement des projets destinés à la protection de l'environnement pour mettre un terme à la dégradation des ressources environnementales, à mettre en oeuvre les initiatives environnementales mondiales et élaborer des stratégies nationales à long terme sur l'environnement dans les pays arabes. Le document a, en outre, insisté sur l'importance de la collaboration entre les médias, les experts environnementaux et les organisations locales, régionales et internationales concernées. Elaboré par des experts en environnement, le rapport s'est articulé essentiellement sur la qualité de l'air et de l'eau, la détérioration des terres et de l'environnement marin, les législations arabes en matière environnementale, le traitement des déchets et le financement des programmes environnementaux. Pour rappel, le Forum arabe pour l'environnement et le développement durable est une organisation non-gouvernementale internationale basée à Beyrouth et fondée il y a deux ans avec l'appui du Programme des Nations unies pour l'environnement-PNUE. Il s'agit d'un espace de communication et de concertation combinant les apports des experts, des universitaires, des organisations de la société civile, des entreprises et des médias, en vue d'initier des mesures en faveur du développement durable à l'heure de la mondialisation et de promouvoir des politiques et des programmes de l'environnement adéquats à travers le monde arabe.