Défi n Le catalogue de Alpha Editions comprend tous les genres, allant du roman à l'essai, en passant par l'histoire et le patrimoine. Même la littérature de jeunesse y est présente. Alpha Editions est une jeune maison d'édition qui essaie de se frayer un chemin dans le paysage de l'édition algérienne avec un catalogue particulièrement varié et donc de promouvoir le livre. «Nous avons près d'une année d'existence», a déclaré une responsable des éditions, ajoutant que «nous avons une quarantaine de publications». Et d'affirmer : «C'est vrai, c'est un pari, un risque que nous avons pris en publiant autant de titres, surtout que nous sommes très jeunes. En fait, il y a toujours un risque dans le secteur de l'édition, un risque qu'il faut prendre et ne pas reculer surtout lorsque nous sommes nourris par cette passion du livre et motivés par ce devoir de le promouvoir, donc la lecture». Le catalogue de Alpha Editions comprend tous les genres, allant du roman à l'essai, en passant par l'histoire et le patrimoine. Même la littérature de jeunesse y est présente. «C'est un catalogue qui regroupe tous les genres, à savoir l'essai, le roman, l'histoire, le théâtre, et les contes pour enfants», a-t-elle dit. Et de poursuivre : «Concernant le patrimoine, ça va venir, notamment les beaux livres. Nous projetons de rééditer «Abzim, bijoux et parure d'Algérie» de Wassila Tamzali». Concernant la littérature de jeunesse, «nous avons commencé par la réédition de contes tunisiens de Mohamed El-Baklouti dont nous avons acheté les droits d'auteur. Pour les auteurs algériens, c'est un travail qui est en train de se faire. ?a va venir». Force est de constater que la littérature de jeunesse en Algérie se résume à la petite jeunesse, les adolescents ne sont pas pris en compte. «C'est vrai que les auteurs pour la jeunesse, notamment les adolescents, ne courent pas les rues ; et en outre ce type d'écriture nécessite une réflexion. C'est une écriture assez rigoureuse et étudiée qui doit répondre aux goûts et aux attentes de chacun. Il faut faire attention à ce qu'on doit écrire et à qui écrire, et ainsi répondre à la question «quels sont les besoins de l'adolescent ?», il ne faut surtout pas copier mais penser à une écriture dans laquelle le jeune lecteur algérien peut se reconnaître, et pour cela il faut effectuer un travail de prospection, c'est-à-dire une étude de marché. C'est aussi un autre défi que nous comptons relever». Comme toutes les maisons d'édition algériennes, Alpha Editions rencontre divers obstacles, notamment le problème de la diffusion. «Il y a un réel problème de diffusion», a-t-elle souligné, relevant que «les livres n'arrivent pas partout ; dès qu'on s'éloigne des grandes villes, le livre se fait de moins en moins présent . On n'est pas sûr que le livre arrive dans les villages, et s'il y arrive, il met du temps. Il faut reconnaître que le réseau de distribution est défaillant». l «Nous nous sommes fait connaître lors du dernier Salon international du livre d'Alger, puis il y a ce salon national qui nous aide à mieux nous rapprocher du public, d'ailleurs nous recevons tous les jours des manuscrits», déclare une responsable , indiquant que «les salons de livres sont bénéfiques et nous comptons aller de l'avant. Notre principe est de faire quelque chose de sérieux et d'agréable». Et d'ajouter : «Certes le goût du lectorat entre en considération quant au choix des titres publiés. Il y a également la qualité du contenu. Mais les deux ne peuvent, à eux seuls, en constituer des critères de base. Quand il s'agit d'un livre d'un apport culturel et même intellectuel, on prend le risque de l'éditer du moment qu'il est bénéfique au lecteur». Parmi les ouvrages qui ont suscité l'intérêt des lecteurs, il y a Momo, la magie des mots de Amar Belkhodja ou encore El-Haoufi, chants de femmes d'Algérie de Mohamed El-Habib Hachelaf. Ce qui marche aussi, c'est bien le roman de Hamid Grine, à savoir La dernière prière. Par ailleurs, «nous avons constaté que certains livres ont marché régionalement, comme Kaki, le dramaturge de l'essentiel de Abderrahmane Mostafa et Mansour Benchehida, c'est un ouvrage qui a très bien marché à Mostaganem. Il y a aussi L'arbre de la chance de Mohamed Attaf qui a connu un succès à Tizi Ouzou. Il y a également Terres noires de Fayçal Ouaret qui a été bien vendu à Sétif puisque c'est un livre écrit par un écrivain natif de cette ville et qui raconte cette région d'Algérie. Ou encore Si Mahmoud ou la renaissance d'Isabelle Eberhardt de Catherine Stoll-Simon qui a beaucoup intéressé les gens du Sud», a-t-elle constaté. Et de poursuivre : «Nous pensons que cela est un signe que les Algériens aiment bien que nous évoquons et parlons de leur histoire et leur environnement local. A ce niveau-là, nous sentons qu'il y a une réelle demande».